Le groupe Air France-KLM a annoncé jeudi avoir dégagé un bénéfice net de 118 millions d’euros l’année dernière, contre des pertes de 225 millions d’euros en 2014. Ses premiers profits depuis sept ans, en partie dus à la chute des cours du pétrole, ne devraient pas empêcher des suppressions d’emplois. Dans son communiqué du 18 février 2016, la compagnie aérienne franco-néerlandaise précise avoir redressé son résultat d’exploitation, avec un bénéfice de 816 millions d’euros en 2015 contre une perte de 129 millions en 2014, et en particulier une nette amélioration au quatrième trimestre malgré les attentats de Paris en novembre. Et les résultats d’Air France (462 millions de bénéfices d'exploitation) dépassent pour la première fois ceux de KLM (384 millions). Le chiffre d'affaires a progressé de 4,6% à 26,059 milliards d'euros (-3,2% à données comparables, à change constant et hors impact de la grève de septembre 2014), tandis que la dette nette a reculé de 1,1 milliard d’euros pour s’établir à 4,307 milliards fin 2015. Air France-KLM a également diminué ses coûts unitaires de 0,6% (à données comparables) ; elle chiffre l'impact sur son chiffre d`affaires des attentats de Paris en novembre à 120 millions d`euros. La recette unitaire était en baisse de 3,3% à taux de change constant en 2015  baisse de 4,4% : sur le long-courrier (Haute contribution : -1,8%, Cabine arrière : -4,4%), mais stabilité sur le moyen-courrier. Dans le détail, le chiffre d’affaires de l’activité passage réseau (Air France, KLM et HOP!) a progressé de 5% à 20,54 milliards d’euros (recul de 2,6% en variation comparée), et celui du cargo à chuté de 9,5% à 2,43 milliards d’euros (-17,4% en variation comparée). La maintenance a dégagé un chiffre d’affaires de 1,58 milliard d’euros (+26,1%, +7,3% en variation comparée), la low cost Transavia 1,10 milliard d’euros (+4,1%, +3,9% en variation comparée), et enfin les autres activités dont Servair 0,42 milliard d’euros -+17,8%, +17,4% en variation comparée). Ces résultats sont attribués par le PDG Alexandre de Juniac d’une part aux mesures déployées dans le cadre du plan de restructuration Transform 2015, et d’autre part à la baisse du prix du carburant (450 millions d'euros d’économie). « Nous sommes très heureux d’annoncer des résultats positifs et une réduction de la dette nette pour le Groupe en 2015 », a-t-il déclaré, et « malgré l’environnement favorable créé par la faiblesse des prix du carburant, nous confirmons notre ambition d’améliorer notre compétitivité dans un contexte économique et géopolitique qui demeure très incertain ». Mais la prudence reste de mise pour le groupe de l’alliance SkyTeam : « le contexte global demeure très incertain en 2016 concernant le prix du carburant, la poursuite de la situation de surcapacité sur différents marchés et l`environnement géopolitique et économique dans lequel nous opérons. En conséquence, le Groupe s`attend à ce qu`une partie significative des économies attendues sur la facture carburant soit compensée par une pression à la baisse sur les recettes unitaires et un effet change négatif ». Et « sauf changement significatif et défavorable du contexte économique ou géopolitique », Air France-KLM conserve son objectif de réduction des coûts unitaires de 1,5% par an à moyen terme et de réduction de la dette. Et surtout, elle va continuer à négocier avec les pilotes d’Air France, et plus généralement essayer de trouver des accords avec tout le personnel : « la négociation que ce soit chez KLM ou Air France vise à combler le fossé qui nous sépare avec nos principaux concurrents et de ce point de vue-là les choses n'ont pas fondamentalement changé », a estimé Alexandre de Juniac. Chez Air France, le prochain Comité Central d'Entreprise est fixé au 25 février prochain, les rumeurs allant bon train sur un nouveau Plan de Départs Volontaires (PDV). Une intersyndicale (sans CDFT et CFE-CGC) se réunit ce jeudi après-midi pour réagir aux bons chiffres du Groupe comme à son horizon toujours pas dégagé.