Le principal syndicat de pilotes de la compagnie aérienne low cost Transavia reproche à la branche de la maison-mère Air France de bloquer la création pour l’été de bases temporaires à Lyon et Nantes. Déjà évoquée en début de semaine y compris avec les pilotes de HOP!,  la bisbille entre la branche Air France du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) et celle de la filiale spécialisée dans le vol pas cher ne s’arrange pas. Selon L’Express du 3 mars 2016, la direction et les pilotes de Transavia ont trouvé un accord pour renforcer durant la saison estivale les bases dans les aéroports de Lyon-Saint Exupéry et Nantes-Atlantique ; un accord qui a été approuvé à 87%, avec 80% de participation parmi les 230 pilotes de la low cost membre du syndicat. Mais le président du bureau SNPL Transavia François Pottecher, interrogé par le magazine, déclare que « nous sommes coincés, direction comme pilotes » : elles ont bien rédigé un avenant aux accords collectifs, « mais pour qu'il soit accepté, il nous faut l'aval des pilotes d'Air France. Et on ne l'a pas! La situation est ubuesque ». Plus globalement, les pilotes jugent qu’il s’agit surtout pour la branche Air France de freiner le développement de la low cost, le projet d’une Transavia Europe ayant déjà déclenché en septembre 2014 une grève de deux semaines des pilotes de la compagnie nationale. Le président du SNPL Air France Emmanuel Mistrali justifie ce retard de signature dans l’Express par le risque de « bouleverser les règles de la séniorité » : il se dit « pas opposé au principe » mais juge que l’accord tel qu’il est rédigé « laisse la possibilité à des recours juridiques, notamment pour des reprises d'ancienneté ». Le dirigeant précise qu’un « pilote "historique" Transavia pourrait faire valoir son ancienneté et prétendre à un poste chez Air France, à la place d'un autre déjà présent dans la liste de séniorité ». Le journal rappelle de son côté que sur les 230 membres du SNPL Transavia, seuls « 102 sont des historiques » : l’ajout de cinq avions à la flotte de la low cost l’année dernière a par exemple entrainé la création de 50 postes de pilotes, principalement remplis par des pilotes Air France qui bénéficient d’un contrat de détachement signé en 2014 (et conservent donc en particulier leur ancienneté). Le syndicat SNPL Transavia avait déjà fait monter la pression en décembre dernier, déclarant qu’il mettait « fin à la paix sociale » : il affirmait alors être tenu à l’écart des négociations sur le développement de la low cost, contrairement justement au SNPL Air France, et accusait le PDG Antoine Pussiau d’aller « négocier l'avenir de Transavia avec le bureau syndical d'une entreprise qui n'est pas celle que vous dirigez ». La menace de grève émise à l’apoque n’avait pas été suivie d’effets. La direction d’Air France ne semble guère pressée de se mêler de cette bisbille, ayant déjà fort à faire avec le SNPL pour finaliser le plan de restructuration Transform 2015 et lancer Perform 2020 ; les négociations reprendront en effet jeudi prochain. Air France-KLM inaugure d’autre part à la fin du mois la nouvelle base de Transavia à Munich, négociée avec les employés de Transavia Holland. On notera d’ailleurs la démission annoncée de Bram Grüber, dirigeant de cette dernière et architecte de la création de cette première base Transavia hors de France ou des Pays-Bas.