L’aéroport de Bruxelles a fermé ses pistes en fin d’après-midi hier, provoquant l’annulation d’une centaine de vols, et Charleroi a également été affecté suite à la grève menée par des contrôleurs aériens belges. L’état du trafic ce mercredi reste incertain. Une centaine de vols ont été annulés et sept autres déroutés vers l’étranger, précisait dans la soirée du 12 avril 2016 l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, suite au mouvement lancé hier par le syndicat des contrôleurs aériens BGATC qui aurait demandé à ses membres de se porter malade pour protester contre l’accord trouvé en commission paritaire dans leur conflit avec Belgocontrol. Une trentaine de vols ont pu être opérés dans la soirée, et le trafic cargo n’a pas été affecté. A Zaventem mais aussi à Charleroi, la low cost Ryanair a été contrainte d’annuler 27 vols hier, principalement sur des routes vers et depuis l’Espagne ou l’Italie. Jetairfly affichait de son côté à Charleroi des diversions vers Ostende et des retards. Pour la journée de mercredi, la compagnie aérienne Brussels Airlines a annulé préventivement 31 rotations à Bruxelles, Les vols annulés incluent entre autres ceux vers et depuis Marseille, Toulouse, Genève, Strasbourg ou Lyon ; la compagnie nationale précise que sa priorité « consiste à limiter l’impact de la grève sur nos opérations et de faire en sorte que nos passagers puissent rejoindre leurs destinations finales dans les plus brefs délais ». Elle recommande aux passagers de vérifier le statut de leur vol avant de se rendre à l'aéroport, et permet des modifications gratuites de réservation pour les vols prévus ce mercredi tout comme le remboursement. La BGATC a formellement nié avoir appelé les contrôleurs aériens à se déclarer inaptes au travail, une accusation portée par Belgocontrol qui avait annoncé dans la journée avoir trouvé un accord dans le conflit lancé mi-mars. « La Guilde n’a jamais appelé à se porter malade, à ne pas se présenter ou que sais-je encore. Et sûrement pas aujourd’hui, étant donné les attentats du 22 mars », déclare Maryse Meulemans, présidente de la Guilde dans Metronews, tout en soulignant que le projet d’accord n’a été approuvé que par le seul syndicat socialiste. CSC-Transcom a également voté contre et a déclaré seulement penser à préparer des actions, tout en affirmant que l’on demande aux contrôleurs aériens « de travailler plus longtemps dans un environnement critique au niveau de la sécurité, et on reconnaît qu'il y a un manque de personnel qui ne peut pas être immédiatement pris en charge. On sape le statut en permettant des contrôleurs aériens contractuels. Pour nous, c'était imbuvable et invendable à la base ». Cet accord, qui doit être soumis au Conseil d’administration et au gouvernement, concerne essentiellement selon Belgocontrol « le règlement de la disponibilité. L’âge minimal auquel les contrôleurs aériens sont mis en disponibilité sera systématiquement porté à 58 ans. Cela signifie que les contrôleurs aériens pourront partir en disponibilité cinq ans avant la date à laquelle ils peuvent prendre leur retraite anticipée, mais jamais avant l’âge de 58 ans ». La direction s’engage aussi « à procéder au recrutement d’une trentaine d’aspirants contrôleurs aériens pour le printemps de 2017 ». Cette grève surprise a immédiatement été condamnée par l’IATA, son directeur général Tony Tyler déplorant « un coup rude porté à tout le personnel des compagnies aériennes et de l'aéroport qui a travaillé dur pour reconnecter Bruxelles au reste du monde après l'attaque terroriste épouvantable il y a tout juste trois semaines. C'est le summum de l'irresponsabilité de couper un service vital et le faire sans avertissement ne peut être perçu que comme malveillant ». Il ajute que « si nous ne pouvons pas compter sur de la simple décence humaine de la part de professionnels aussi grassement rémunérés, alors il est temps que les gouvernements trouvent des solutions pour garantir la disponibilité des services de contrôle aérien ». Airlines for Europe (A4E), qui regroupe entre autres Air France-KLM, Lufthansa, easyJet ou Ryanair, a déploré un mouvement qui touche des milliers de passagers et a condamné fermement « cette grève qui arrive au pire moment ».