Le syndicat de pilotes SNPL Air France ALPA a pris acte de la nomination de Jean-Marc Janaillac au poste de PDG du groupe Air France-KLM. L’échec des négociations avec la compagnie aérienne Air France n’est pas évoqué. Rappelant que le Conseil d’administration avait choisi dimanche le successeur d’Alexandre de Juniac à la tête du groupe franco-néerlandais, le président du SNPL AF ALPA Philippe Evain a déclaré dans un communiqué du 2 mai 2016 souhaiter que « M. Janaillac sache, comme il a su le faire semble-t-il, dans d’autres entreprises, redonner rapidement confiance à l’ensemble des salariés ». Avouant que « son expérience internationale et sa capacité au dialogue ont apparemment fait la différence », le syndicaliste explique que l’un de ses principaux défis sera de définir pour Air France-KLM « une stratégie claire et ambitieuse, dans laquelle, notamment, la part originelle de la compagnie AF sera restaurée ». Pour lui, les pilotes attendent de ce changement de présidence « qu’il soit l’occasion d’affronter enfin les problèmes du Groupe en cherchant de véritables solutions et plus seulement des coupables ». Le maintien de Frédéric Gagey au poste de PDG d’Air France n’est pas évoqué, pas plus que la fin officielle hier soir des négociations sur les nouvelles mesures de productivité proposées aux pilotes dans le cadre du plan Perform 2020. La direction n’a pas réagi hier soir à ce nouvel échec, mais un Conseil d’administration se tient ce mardi : entre les premiers résultats financiers positifs enregistrés en 2015 après sept ans de pertes et la menace de grève du SNPL si l’application du solde de Transform 2015 est imposée, pas sûr que les dirigeants de la compagnie nationale aient envie d’attiser les flammes d’un nouveau conflit, pour des gains estimés par les Echos à « quelques millions d’euros »… L’attitude des pilotes permettrait en outre à Air France de faire des économies nettement plus significatives, en repoussant la livraison des Boeing 787 Dreamliner. Mais apaiser ces pilotes risquerait de déclencher la colère du reste du personnel, en particulier des PNC jusque-là coopératifs avec lesquels les négociations sur un nouvel accord collectif doivent débuter. On notera que la CGT Air France a eu des mots plus durs à propos du « vraisemblable parachutage » de Jean-Marc Janaillac, expliquant dans Tour Mag que « son parcours indique qu'il fut administrateur d'Air France avant sa privatisation avant sa fusion d'avec KLM, autant dire qu'il a raté l'essentiel ». Le syndicat ajoute que l’on « vante son parcours à la tête d'AOM, compagnie aujourd'hui disparue… ». Le SNPNC de son côté attend « des signes forts très rapidement », son secrétaire général adjoint Christophe Pillet expliquant sur France Info qu’il aimerait « voir une nouvelle impulsion » - sans trop y croire. Il restera toutefois « très vigilant », évoquant « toujours la même logique, toujours une grosse intervention du pouvoir politique » mais attendant de voir « s'il y a une véritable volonté de croissance, de développement, et surtout d'apaiser un dialogue social très compliqué ».