Le groupe Emirates a enregistré une 28e année consécutive de rentabilité avec un nouveau bénéfice record de 2,2 milliards de dollars, en hausse de 50%, dont 1,9 milliard pour la seule compagnie aérienne Emirates Airlines (+56%). Dans son communiqué du 10 mai 2016, le groupe des Emirats Arabes Unis annonce sa « 28e année consécutive de rentabilité et d’expansion régulière de l’activité, clôturant l’exercice sur des profits records et affichant une position renforcée malgré les défis mondiaux et opérationnels liés la période ». Pour l’exercice clos le 31 mars, la compagnie aérienne basée à l’aéroport de Dubaï et dnata affichent un bénéfice en hausse de +50% par rapport à l’année dernière, le chiffre d’affaires du Groupe Emirates étant lui en repli de -3% à 25,3 milliards de dollars. La trésorerie du groupe est en forte hausse à 6,4 milliards de dollars ; en ligne avec le bénéfice global, il a proposé le versement d’un dividende de 681 millions de dollars à l’Investment Corporation of Dubai. air-journal_Emirates 777-200LREmirates Airlines enregistre les bénéfices les plus élevés de son histoire à 1,9 milliard de dollars, sur un chiffre d’affaires en baisse de -4% à 23,2 milliards de dollars suite à un effet de change défavorable. La compagnie aérienne a enrichi sa flotte de 29 nouveaux avions (un record annuel) dont 16 Airbus A380, 12 Boeing 777-300ER et un 777F, portant l’ensemble de la flotte à 251 avions au 31 mars. Sur la même période, neuf appareils ont été retirés du service, ramenant ainsi l’âge moyen de la flotte à 74 mois « soit la moitié environ de la moyenne du secteur (140 mois) ». La compagnie aérienne reste le premier exploitant mondial de 777 et A380, les deux gros-porteurs parmi les plus modernes et efficaces au monde aujourd’hui. La livraison de ces nouveaux appareils a permis à Emirates de lancer huit nouvelles destinations pour les passagers : Bali, Bologne, Cebu, Clark, Istanbul-Sabiha Gökçen, Mechhed, Multan, Orlando ; et deux autres pour le fret : Columbus et Ciudad del Este. La compagnie a également étendu ses services et capacités à 34 villes sur son réseau actuel en Afrique, en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord. Sous l’effet conjugué d’une forte dévaluation des monnaies face au dollar américain et de l’ajustement du prix de billets, consécutif aux économies réalisées sur le carburant, le chiffre d’affaires d’Emirates ressort en baisse de 4% à 23,2 milliards de dollars. Emirates Airlines met en cause « l’appréciation constante du dollar américain face aux devises de la plupart de ses grands marchés », qui a eu un impact de 1,6 milliard de dollars sur le chiffre d’affaires, et de 1,1 milliard de dollars sur son résultat net. air-journal_Emirates Airlines crew personnelLes charges d’exploitation totales ont néanmoins diminué de 8% par rapport à l’exercice 2014-2015. Le prix moyen du carburant a baissé au cours de l’exercice, contribuant ainsi à une amélioration du résultat net d’Emirates. La facture de kérosène de la compagnie a diminué de 31% par rapport à l’année précédente à 5,4 milliards de dollars. Le carburant représente désormais 26% des charges d’exploitation, contre 35% en 2014-15, mais il reste le premier poste de coûts de la compagnie. La compagnie, qui a su faire face au renforcement des pressions de la concurrence sur tous les marchés, a enregistré un bénéfice en hausse de 56% par rapport aux résultats de l’année précédente ainsi qu’une marge bénéficiaire saine de 8,4%, la plus forte jamais dégagée depuis 2010-11. Avec le chiffre record de 51,9 millions de passagers transportés (en hausse de 8%), Emirates Airlines a franchi la barre des 50 millions de passagers, et atteint un coefficient d’occupation moyen de 76,5%. Le repli de ce coefficient par rapport au chiffre de 79,6% enregistré l’année dernière « doit être mis en relation avec la forte progression (13%) des sièges-kilomètres offerts (SKO) mais il s’explique aussi par la persistance des incertitudes économiques et par une vive concurrence sur de nombreux marchés ». Le coefficient d’occupation « premium » et global des A380, fleuron de la flotte d’Emirates, a été supérieur à celui de l’ensemble du réseau, preuve selon elle du succès des produits « premium » d’Emirates et des équipements du superjumbo auprès des passagers. Au 31 mars 2016, la flotte d’Emirates comptait 75 A380, qui desservaient une destination du réseau sur quatre. Sous l’effet de la dépréciation des grandes devises par rapport au dollar américain, le rendement a reculé à 7,3 centimes de dollar. Pour financer la croissance de sa flotte, Emirates a levé un montant record de 7,3 milliards de dollars, « en recourant à plusieurs structures de financement ». Avec notamment la souscription d’un contrat de location-exploitation hybride unique, « monté par des banques allemandes et des investisseurs institutionnels en association avec des instruments de dette islamique selon le format de la Mourabaha », pour l’acquisition d’un A380. En Asie, Emirates a continué à s’adresser au marché japonais dans le cadre de deux opérations, tandis qu’elle a également finalisé le premier contrat de location-exploitation portant sur un A380 entièrement financé par le marché institutionnel coréen « par le biais de placements privés auprès d’un groupe d’institutions financières non bancaires ». Ces opérations qui s’inscrivent dans le cadre de la stratégie d’Emirates visant à diversifier les sources de financement « témoignent de la bonne santé financière du Groupe et de la confiance des investisseurs dans le modèle économique de la compagnie », écrit-elle dan son communiqué. air-journal_Emirates trois A380Le chiffre d’affaires réalisé dans les six régions d’Emirates reste réparti de manière équilibrée, puisqu’aucune d’entre elles ne représente plus de 30% du total. C’est l’Europe qui apporte la plus forte contribution au chiffre d’affaires, avec 6,5 milliards de dollars, en recul de -5% par rapport à l’exercice 2014-15. L’Asie de l’est et l’Australasie suivent de près, avec 6,1 milliards de dollars, en baisse de -9%. La région Amériques enregistre une croissance de +9% de son chiffre d’affaires, qui ressort à 3,3 milliards de dollars. Les chiffres d’affaires des zones Afrique et pays du Golfe/Moyen-Orient ont tous deux diminués de -3%, à respectivement 2,5 milliards de dollars et 2,3 milliards de dollars. Enfin, celui de la région Asie de l’ouest/océan Indien s’inscrit en repli de-4% à 2,1 milliards de dollars. « Conformément à sa proposition commerciale centrée sur le client », Emirates Airlines a investi plus de 21,9 millions de dollars l’an dernier dans l’installation et le fonctionnement d’internet en vol, 70% de ses avions étant aujourd’hui équipés du wifi. La compagnie propose également de nouveaux kits de confort pour les passagers de Première et de classe Affaires ainsi qu’une nouvelle gamme de jouets et activités pour les enfants à bord. Elle a dévoilé le nouveau siège qui équipera la classe Affaires de ses 777-300ER, et inauguré ses A380 à deux classes, qui proposent le plus grand écran individuel du marché en Classe Économique. Emirates Airlines a également ouvert de nouveaux salons d’attente dans les aéroports de Tokyo Narita et du Cap, ce qui porte à 39 le nombre de salons dans le monde (dans lesquels la compagnie a investi plus de 352 millions de dollars depuis sa création). Rappelons que pour l’exercice 2016-17, Emirates Airlines a annoncé de nouvelles liaisons vers Yinchuan et Zhengzhou en Chine, Yangon en Birmanie et Hanoi au Vietnam, parallèlement à des augmentations de capacités vers des destinations déjà desservies. air-journal emirates cargo _Boeing_b777Emirates SkyCargo joue toujours un rôle à part entière dans la croissance de l’activité de la compagnie, en contribuant à 14% du chiffre d’affaires total de cette dernière dans le transport. La division de fret a publié un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, en repli de -9% par rapport à l’exercice précédent, tandis que les volumes transportés progressaient de +6%, pour atteindre 2,5 millions de tonnes « sur un marché du fret aérien qui reste difficile et se caractérise par une évolution rapide de la structure de la demande ». Cette année, le rendement du fret mesuré en tonnes-kilomètres a fortement régressé de 16%, tout en souffrant de l’impact de la dépréciation des grandes monnaies. Outre les capacités de fret dans la soute ventrale des appareils de passagers desservant les nouvelles destinations de la compagnie, Emirates SkyCargo a accéléré les activités de ses avions-cargos vers Mexico et inauguré de nouveaux services de transport de marchandises vers Ho Chi Minh Ville (Vietnam), Ahmedabad (Inde), Columbus (États-Unis), Alger (Algérie) et Ciudad Del Este (Paraguay). Et elle a inauguré officiellement son nouveau terminal dédié au fret au sein de l’aéroport Dubai World Central-Al Maktoum, et pris livraison d’un Boeing 777F, ce qui porte sa flotte d’avions-cargos à 15 appareils : treize 777F et deux 747-400F. La division Hôtellerie d’Emirates a enregistré un chiffre d’affaires de 191 millions de dollars, en progression de 1% par rapport à l’exercice précédent. air-journal_Emirates A380 barEn 57 ans d’existence, l’exercice 2015-16 fut le plus rentable de l’histoire de dnata, qui enregistre pour la première fois un bénéfice supérieur à 1 milliard AED (287 millions de dollars). Sur la base de ses solides résultats de l’année précédente, le chiffre d’affaires de dnata s’est inscrit en hausse à 2,9 milliards de dollars, et ses activités internationales représentent aujourd’hui plus de 64 % de son chiffre d’affaires. Cette solide augmentation de 16% est à mettre au crédit de la croissance interne, mais elle a aussi été accélérée par la première comptabilisation sur l’année pleine des activités de Stella Group, racheté par dnata Travel en octobre 2014 (au cours de l’exercice financier précédent) et par les opérations aéroportuaires en Australie, dont dnata a repris en mars 2015 le contrôle intégral auprès de Toll, son partenaire de coentreprise à 50%. Parmi les événements phares de l’exercice 2015-16 figurent les acquisitions de nouvelles activités à l’international : la division de fret d’Aviapartner à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam, Ground Handling SPA dans deux aéroports de Milan et RM Ground Services au Brésil, étendant ainsi pour la première fois le réseau mondial de dnata au continent américain. Le chiffre d’affaires des activités de dnata dans les aéroports des Émirats arabes unis, services aéroportuaires et de manutention de fret inclus, a progressé de 13%, pour ressortir à 777 millions de dollars. Cette forte croissance tient compte de l’effet des 80 jours de fermeture des pistes de l’aéroport international de Dubaï (DXB), qui avait pesé sur le chiffre d’affaires de l’exercice précédent. L’effectif de dnata a augmenté à plus de 34.000 personnes, soit une hausse de 24 % en tenant compte des salariés issus des sociétés rachetées. Du fait de la présence internationale croissante de l’activité, la part du personnel de dnata établie dans les Émirats arabes unis a reculé à 48%. Le Cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, PDG d’Emirates Airlines et du Groupe, a déclaré : « Emirates et dnata ont dégagé des bénéfices records et enregistré de solides résultats tout en poursuivant leur croissance au cours de l’exercice 2015-2016. Dans un contexte de change défavorable, qui a contribué à l’érosion du chiffre d’affaires et des bénéfices, dans un environnement économique mondial incertain, marqué par un repli de la confiance des consommateurs et des investisseurs, sans parler de l’instabilité sociopolitique de nombre de régions dans le monde, la performance du Groupe témoigne du succès de notre modèle économique et du bien-fondé de nos stratégies ». Les investissements dans la formation du personnel et l’amélioration des performances commerciales « nous permettent d’être réactifs face aux nouveaux défis et opportunités qui se présentent année après année », ajoute-t-il. L’effectif du Groupe dans ses 80 filiales et sociétés a augmenté de 13%, dépassant désormais la barre des 95.000 personnes de plus de 160 nationalités différentes. « S’agissant de l’année qui s’annonce, la faiblesse des prix du pétrole devrait rester une arme à double tranchant : une aubaine pour nos charges d’exploitation, mais aussi un désavantage en ce qui concerne la confiance des entreprises et des ménages au niveau mondial. La fermeté du dollar américain face aux grandes devises va rester problématique de même que la menace de protectionnisme qui point dans certains pays. Il n’empêche, forts d’un bilan robuste, d’un track-record avéré, d’un portefeuille mondial diversifié et d’une réserve de talents au niveau international, nous demeurons confiants en ce début de nouvel exercice. Notre allons continuer à faire évoluer et croître notre activité, et à redoubler d’efforts pour répondre aux attentes de nos clients et les dépasser », conclut le Cheikh Ahmed.