Le syndicat de pilotes SEPLA a levé son préavis de grève dans la compagnie aérienne Air Europa, qui devait durer du 30 juillet au 2 aout, après avoir trouvé un accord pour le gel temporaire du transfert d’avions vers la nouvelle filiale low cost Air Europa Express. Alors qu’elle avait préventivement annulé 114 vols entre samedi et mardi, y compris plus de trente entre l’Espagne et Paris-CDG, la compagnie privée espagnole a annoncé le 27 juillet 2016 la levée du préavis de grève de ses pilotes. Le SEPLA explique cette décision par la conclusion d’un accord « après des semaines de négociations intenses » et la volonté de « reprendre le dialogue » ; Air Europa a accepté de geler initialement jusqu’au 30 novembre prochain le transfert de ses onze Embraer 195LR vers la low cost. Le syndicat souligne qu’il a « depuis le début démontré sa volonté d’annuler la grève et de ne pas nuire aux passagers », mais avertit que l’accord ne signifie « en aucune façon » la reconnaissance d’un droit de la compagnie à transférer sa production vers une société externe. Il s’agit juste d’un accord pour reprendre le dialogue et mettre fin à « ces cinq longues années de conflit » et restaurer la confiance entre les deux parties. « Il est impératif qu’Air Europa commence à nous traiter comme interlocuteur légitime, et d’entreprendre une relation fructueuse fondée sur le dialogue et le respect mutuel », conclut le SEPLA. La grève de pilotes, approuvée par 87% des membres du syndicat, avait été annoncée mi-juillet pour protester contre le lancement en janvier dernier d’Air Europa Express, suite au rachat de la compagnie Aernova par le groupe Globalia. La nouvelle filiale, qui a débuté ses opérations, doit progressivement recevoir d’Air Europa ses onze E195LR ; mais les pilotes sont en partie recrutés à l’extérieur, avec des contrats de travail différents de ceux du groupe. Une « situation insoutenable » pour le SEPLA, qui dénonçait aussi la « discrimination » d’Air Europa contre ses propres pilotes qui verraient leurs possibilités de promotion bloquées, le transfert de certaines lignes existantes à la filiale low cost, ou le fait que les contrats de travail d’Air Europa Express ne sont pas soumis à l’approbation syndicale. Des arguments rejetés par la direction de la compagnie de l’alliance SkyTeam.