Aucun vol n’est annulé ce lundi chez la compagnie aérienne Aigle Azur, au troisième des huit jours de grève annoncés par le syndicat SNPL. Ce dernier a suspendu la grève dans l’espoir de relancer les discussions avec la direction. La section Aigle Azur du Syndicat National de Pilotes de Ligne (SNPL) explique le 28 aout 2016 dans Le Figaro n’avoir pas demandé à ses membres de se déclarer gréviste dans le cadre de la loi Diard pour ce lundi, espérant « reprendre les discussions avec la direction » selon son délégué Martin Surzur. La dernière réunion vendredi avait encore coincé sur les rythmes avec des propositions jugées « insuffisantes » sur les conditions de travail, le syndicat demandant qu’elles soient « compatibles avec un niveau acceptable de fatigue » de ses pilotes. Le préavis reste toutefois en place jusqu’au 3 septembre, mais les passagers peuvent envisager leur voyage avec plus de sérénité au moins pour aujourd'hui. Ce lundi 29 aout, Aigle Azur a toutefois modifié préventivement les horaires de deux vols entre les aéroports de Paris-Orly Sud et Alger : ZI224 qui devait relier Alger à Paris avec départ à 15h45 (arrivée 18h55) est remplacé par le vol ZI258, avec décollage à 19h05 (arrivée à 22h15). Les passagers de ce vol ayant déjà été contactés par la compagnie ne sont pas concernés. Et le ZI257 entre Orly et Alger, qui devait décoller à 17h05 (arrivée à 18h10), partira à 16h05 (arrivée à 17h10). Ces deux vols sont opérés par HiFly. La suite du programme sera mise en ligne progressivement, précise Aigle Azur qui « présente ses plus sincères excuses pour les désagréments que cette grève pourrait occasionner à ses clients sur une des périodes les plus chargées de l’été ». Selon le SNPL, Aigle Azur a dénoncé en mars 2013 tous ses accords encadrant le temps de travail des pilotes et impose depuis un rythme de travail « éreintant » : les pilotes volent 18 à 20 jours par mois et parfois jusqu'à sept jours d'affilée, sans suivi de leur niveau de fatigue. En début de semaine, la direction expliquait que « bien qu’elle soit en parfaite conformité avec la réglementation sur l’organisation du travail », les revendications du SNPL sur des aménagements de planning ont déjà reçu une réponse favorable pour une mise en place dès septembre 2016. Mais son analyse « de sa profitabilité et de ses coûts salariaux, au regard de l’environnement concurrentiel », ne lui permettrait pas de répondre favorablement à la seule revendication du SNPL non satisfaite à ce jour, à savoir les revendications salariales. Rappelons que lors de la précédente grève de ses pilotes du 28 juillet au 4 aout, Aigle Azur avait également affrété plusieurs avions, le nombre d’annulations de vol particulièrement à l’aéroport de Paris-Orly ne dépassant pas la douzaine par jour. La compagnie expliquait alors que le mouvement était suivi par 28% des pilotes (« soit 3% des employés »), mais les 150 vols qui ont subi des annulations ou des modifications d’horaires ou d’appareils avaient affecté près de 24.000 passagers et coûté 3,5 millions d’euros à la compagnie.