Une compensation de la taxe passager prévue pour financer le projet CDG Express devrait être mise en place pour aider les compagnies aériennes dont Air France, indique le gouvernement. La CCE de la compagnie nationale serait d’autre part de nouveau dans le rouge. Selon le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, cité le 13 septembre 2016 dans La Tribune, si une taxe sur les passagers aériens est bien introduite pour financer CDG Express, la ligne ferroviaire qui reliera la Gare de l’Est à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, « il faut réfléchir à une compensation pour en faire que l'opération soit blanche pour Air France et pour toutes les compagnies présentes sur l'aéroport de Roissy ». La compensation pourrait se présenter sous la forme d’une réduction d’autres taxes, a suggéré le secrétaire d’état. Dévoilée le mois dernier, ce projet de taxe d’environ un euro par passager (prélevée sur les billets au départ comme à l’arrivée de Roissy) rapporterait chaque année entre 35 et 40 millions d’euros, permettant de boucler le financement de CDG Express. Le but de cette mise en place rapide serait de convaincre les banques de financer le chantier, afin qu’il ne souffre d’aucun retard – surtout si les Jeux Olympiques 2024 sont attribués à Paris. Le PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac avait déjà qualifié d’inacceptable l'idée d'une nouvelle taxe, rappelant qu’il est favorable au projet mais tout-à-fait « réticent » à l'idée de garantir via une taxe sur les billets d'avion « la rentabilité financière d'un projet porté par d'autres opérateurs ». Ce nouveau prélèvement « alourdirait encore plus les charges déjà élevées qui pèsent sur la compétitivité du transport aérien français », déclarait-il alors. Ce semblant d’ouverture devrait donc rassurer en partie Air France, les associations de compagnies aériennes comme la FNAM ou les syndicats, même si aucun autre détail n’est fourni. air-journal_air-france_maintenanceAir France a un autre problème hors de son contrôle : selon Les Echos, son Comité central d’entreprise (CCE) est de nouveau dans le rouge, et devrait « afficher une perte de 655.356 euros en 2016 ». Un énième retournement de situation donc pour l’un des plus importants CCE de France, qui avait été placé en redressement judiciaire en avril 2013 après avoir frôlé la faillite. L’entreprise, indépendante juridiquement d’Air France et qui gère les activités sociales et culturelles des quelque 45.000 personnels au sol, en était sortie en janvier 2014, son plan de redressement impliquant le départ volontaire de 40% de ses employés ; et l’année dernière, il affichait un bénéfice d’exploitation de plus de 384.000 euros. En juin dernier, la CGT (qui dirige le CCE) expliquait que la baisse continue des effectifs Air France, suite aux PDV successifs, « impacte les subventions pour les activités sociales et culturelles » : celles-ci ne cessent de fondre, ce qui met en péril les activités centralisées gérées par le CCE : vacances familles, vacances jeunes, petite enfance… » La subvention étant calculée sur la base de la masse salariale, pour l’année 2016 ce sont 1,5 millions d’euros de subvention en moins versés au CCE par Air France, précisait le syndicat. Malgré « cette situation périlleuse qui résulte directement de la politique conduite par l’entreprise », la CGT accusait la direction de ne pas prévoir de « système biseau » permettant au CCE d’amortir la baisse de subvention « sur une période raisonnable (3 ans par exemple) ». Et les autres CE du groupe (pilotes et PNC, cargo, Industriel), qui perçoivent leurs subventions directement, ont déjà refusé de mettre la main au porte-monnaie.