Tous les vols de la compagnie aérienne Kenya Airways seront opérés normalement ce mardi, après la suspension par les pilotes de leur appel à la grève illimitée. Un nouveau président du Conseil d’administration a été nommé, les négociations devant reprendre demain. Le syndicat de pilotes KALPA (Kenya Airline Pilot Association) a accepté hier soir 17 octobre 2016 de renoncer à son appel à la grève suite au compromis trouvé avec les autorités, qui ont promis de répondre « progressivement » à leurs exigences sur le départ des dirigeants de la compagnie nationale, détenue en partie par Air France-KLM. Les pilotes n’ont pas obtenu le départ immédiat du CEO Mbuvi Ngunze, mais Michael Joseph va remplacer Dennis Awori comme président du Conseil d’administration ; « nous faisons confiance à la direction pour tenir les promesses qui nous ont été faites » au sujet du départ des autres dirigeants contestés, a déclaré à la presse kenyane Paul Gichinga, secrétaire général du KALPA. « Nous avons suspendu la grève pour donner une chance au dialogue, pour ne pas avoir chacun un pistolet sur la tempe de l’autre », a-t-il ajouté. Le nouveau chairman a annoncé pour mercredi la tenue d’un conseil d’administration de Kenya Airways qui devra d’abord confirmer sa nomination puis discuter des demandes des pilotes, expliquant que la compagnie doit respecter un certain nombre de règles « en tant que compagnie cotée en bourse ». Le préavis de grève avait été déclaré illégal par un tribunal vendredi dernier, ce qui n’avait pas empêché un premier mouvement d’humeur dimanche, cinq vols vers des aéroports régionaux étant annulés. La compagnie de l’alliance SkyTeam a enregistré des annulations de réservation qualifiées de « massives » en prévision de la grève, et fait aussi face à la grogne de son personnel de cabine. Une grève d'un jour en avril dernier avait coûté 2 millions de dollars à Kenya Airways, qui a prévu de supprimer 600 postes et réduire sa flotte de presqu’un tiers suite à sa perte record de 2015. Elle devrait annoncer pour le premier semestre de l’année financière en cours une réduction de sa perte nette de 60% à 49,3 millions de dollars.