La compagnie American Airlines interdit aux voyagistes d'afficher les tarifs de ses billets sur les comparateurs afin d'obtenir un monopole de la distribution en ligne. L'objectif : faire en sorte que seuls les tarifs du site officiel d'American Airlines apparaissent sur les comparateurs tarifaires. En France en tout cas, l'interdiction est, semble-t-il, effective. Le site La Quotidienne écrit qu' "un certains nombres d’OTAs (voyagistes en ligne, ndlr) et de comparateurs tarifaires auraient reçu des lettres comminatoires exigeant leur retrait immédiat du marché de la comparaison tarifaire". Sur le site de l'Echo touristique, John-Lee Saez, directeur général France du comparateur Kayak, confirme : "Depuis quelques années, American Airlines et United Airlines imposent une exclusivité d’affichage, elles ne veulent pas être listées par les agences en ligne". En août dernier, Air-Journal a eu écho d'une interdiction semblable de la part de Delta Airlines, par une lettre comminatoire adressée à l'OTA française Bourse-des-vols. "Aux Etats-Unis, de nombreuses compagnies sont venues, un jour ou l’autre, demander d’arrêter que les prix remontent dans les réponses des OTAs. Dans tous les secteurs, les entreprises veulent supprimer les intermédiaires", explique le responsable de Kayak France à l'Echo touristique, pour qui d’autres transporteurs aériens pourraient avoir les mêmes velléités... En l'occurrence Air France sur le marché de l'Hexagone. En l’absence des prix des OTAs, les consommateurs qui consultent les comparateurs ne seront plus dirigés vers les agences de voyage mais uniquement vers les sites officiels des compagnies aériennes. Concrètement, ces dernières ne cherchent pas à disparaître des résultats des comparateurs de vols. Elles veulent y sortir seules, sans les tarifs des agences de voyages en ligne qui sont concurrentes de leur site internet où elles vendent leurs billets en direct. Reste que la mise en place d’une telle politique commerciale, par l'interdiction de l'affichage publicitaire des concurrents, entrerait en contradiction avec les directives de l’Union Européenne qui condamnent toute forme de monopole de la distribution.