Le Journal Officiel a publié la loi relative à la liaison ferroviaire CDG Express, qui permettra fin 2023 de relier directement en 20 minutes l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle et la Gare de l’Est à Paris. Le secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies a salué le 29 décembre 2016 cette officialisation qui « pose les fondements législatifs de ce projet majeur » : la loi permet en effet à l’Etat de confier d’une part à « une société de projet, filiale à créer entre SNCF Réseau et Aéroports de Paris, et le cas échéant un tiers investisseur » la mission de conception, de construction, de financement et d’entretien de l’infrastructure. Elle permet également à l’Etat d’attribuer à un opérateur ferroviaire la mission d’exploiter le service de transport, selon les mêmes modalités que celles retenues pour le réseau de transports du Grand Paris Express. Alain Vidalies rappelle dans son communiqué que ce projet sera réalisé sans subvention publique, et que son montage financier repose « principalement sur les recettes de billetterie à venir ». Quant à la taxe sur les billets d’avion, nécessaire pour compléter le financement du projet, l’engagement des investisseurs dans la société de projet a permis qu’elle ne s’applique qu’en 2024, une fois la liaison mise en service. Le lancement des travaux est prévu en 2018. Contrairement à la plupart des grands aéroports internationaux, Paris-Charles de Gaulle ne bénéficie actuellement pas d’une desserte ferroviaire dédiée. Le projet CDG Express apportera donc « une réponse adaptée aux besoins des passagers aériens », souligne le secrétaire d’Etat, et constitue « un facteur déterminant pour la compétitivité économique et l’attractivité touristique de la région capitale » ; sans oublier l’atout qu’il représente dans les dossiers de candidature pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, et de l’Exposition universelle de 2025. Pour le gouvernement, CDG Express répond également à un « enjeu de développement durable », en contribuant à désengorger le RER B et à réduire la circulation automobile au nord de Paris. Il s’appuie sur une véritable complémentarité avec les projets du Nouveau Grand Paris, « et ne se réalisera pas au détriment des transports du quotidien, notamment du RER B », conclut Alain Vidalies. Rappelons que le projet de taxe sur les billets d’avion dévoilé en aout dernier, qui ne concerne pas les passagers en transit et rapporterait chaque année entre 35 et 40 millions d’euros, devait permettre de boucler le financement du CDG Express, dont l’inauguration est annoncée pour 2023. Mais elle avait provoqué une levée de boucliers chez les compagnies aériennes, à la FNAM, au SCARA ou chez le SNPL ou la CFDT côté syndicats, et en particulier à Air France qui estimait son impact annuel à 17 millions d’euros par an. S’il se disait favorable au projet en lui-même, le PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac déclarait alors que ce nouveau prélèvement intolérable « alourdirait encore plus les charges déjà élevées qui pèsent sur la compétitivité du transport aérien français » ; et il ne voyait pas pourquoi il fallait garantir via une taxe sur les billets d'avion « la rentabilité financière d'un projet porté par d'autres opérateurs »…