La rumeur d’un investissement de la compagnie aérienne Etihad Airways dans Lufthansa, en préambule à une fusion, ont fait grimper le titre de la compagnie allemande avant d’être contredite. Un article du quotidien italien Il Messagero annonçant des négociations depuis plusieurs semaines sur un investissement de la compagnie des Emirats Arabes Unis dans Lufthansa ont suffi à faire grimper le titre de cette dernière de 6% à la bourse de Francfort le 17 janvier 2017 (il a clôturé à +4,3%). Le journal citait des sources selon lesquelles Etihad Airways prendrait initialement une participation de 30% à 40% dans le capital de la compagnie allemande, avant une fusion complète. Le groupe résultant, avec près de 150 millions de passagers, deviendrait numéro un mondial pour le trafic international, loin devant Air France-KLM ou le groupe IAG (British Airways, Iberia, etc.) et bien sûr Emirates Airlines ou Qatar Airways (elle-même actionnaire d’IAG). Si les deux compagnies aériennes n’ont pas fait de commentaire, le mot de spéculation a été prononcé par le porte-parole de Lufthansa et ce matin deux sources citées par Gulf Business affirment que la rumeur est fausse : selon la première « proche des plans de Lufthansa », un investissement est « hors de question en ce moment », la compagnie allemande étant trop occupée à gérer l’intégration des avions d’Air Berlin et l’acquisition de Brussels Airlines, qui rejoindra la filiale low cost Eurowings. Pour la deuxième source, Abou Dhabi ne permettra pas l’acquisition d’une partie du capital de Lufthansa ; Etihad Airways doit de son côté gérer les pertes d’Alitalia et de la même Air Berlin, dont elle est également actionnaire. Si des discussions se poursuivent entre les deux compagnies, elles ne porteraient selon la première source que sur le partage de codes annoncé en décembre et sur le catering. La possibilité d’une coentreprise a depuis été évoquée, à l’instar de celle - limitée - reliant Air France-KLM à Etihad Airways. Deux obstacles évidents semblent de dresser sur la route d’une pareille fusion : d’abord le droit européen, qui interdit à une compagnie étrangère de posséder plus de 49% du capital d’un transporteur européen, sans oublier le droit allemand qui obligerait Etihad à faire une offre complète si elle dépasse les 30%. Et ensuite le fait que Lufthansa devrait de nouveau annoncer un bénéfice record – et n’a donc pas vraiment besoin de capitaux frais. A la limite, on pourrait aussi imaginer un rachat d’Etihad Airways par la compagnie allemande, qui pourrait alors de débarrasser de la concurrence d’Air Berlin sur les routes intérieures et européennes, et accéder à un réseau dense particulièrement au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique, même si dans cette dernière région elle est déjà en coentreprise avec Singapore Airlines, Air China et ANA