La compagnie aérienne low cost Ryanair a annoncé le gel des embauches au Royaume-Uni, tandis qu’Airbus avoue entrer dans une « phase dangereuse » en raison du Brexit qui va compliquer le déplacement jusque-là libre des employés comme des produits vers et depuis le reste de l’Europe. Le CEO de la spécialiste irlandaise du vol pas cher Michael O’Leary a déclaré le 24 janvier 2017 s’attendre à un Brexit « très dur », avec une sortie brutale de l’Union Européenne. En conséquence il prévoit de reporter à plus tard toute embauche au Royaume Uni, où 450 postes ont été créés rien que l’année dernière dans ses 13 bases britanniques (plus de 3500 employés au total). Il souligne toutefois que des licenciements chez Ryanair sont « peu probables », sans en écarter complètement la possibilité. Son réseau intérieur au Royaume Uni pourrait être remis en question, avait déjà déclaré le directeur financier ; il ne représente que 2% du total des vols, alors que son réseau international vers et depuis les aéroports britanniques compte pour plus d’un quart du chiffre d’affaires global. Le dirigeant de Ryanair a aussi insisté sur le risque que la sortie de l’Union européenne entraine la perte pour la Grande-Bretagne de son accès au ciel ouvert européen. Ne croyant pas à la possibilité d’un accord d’ici deux ans avec les 27 autres parlements du continent, il prévoit que le pays « tombera de la falaise » à cette échéance. Et s’il compte bien transférer des capacités vers d’autres pays (Allemagne, Belgique et Italie ont été cités), Michael O’Leary prévient que si le Brexit entraine une chute de l’économie britannique, le reste du continent sera forcément affecté. La perspective d’un Brexit dur inquiète également Airbus : le directeur des opérations Tony Williams a déclaré mardi au Parlement britannique que l’avionneur européen – qui possède entre autres des usines à Filton et Broughton – est entré dans une « « phase dangereuse » : un manque de fluidité des opérations en Grande Bretagne causerait de « vraiment gros problèmes » et pourrait favoriser le concurrent Boeing, a expliqué le dirigeant. Avant de préciser sa pensée : « tout ce qui est décidé à Washington sera bon pour Seattle », « beaucoup de monde devant se frotter les mains » dans les deux villes si le scénario du pire est retenu, en l’occurrence un obstacle à la libre circulation des employés et des produits d’Airbus. L’avionneur emploie quelque 15.000 personnes en Grande Bretagne; les ailes des A350XWB sont par exemple assemblées à Broughton au Pays de Galles.