La compagnie aérienne Emirates Airlines a annoncé des réductions de fréquences sur cinq routes entre Dubaï et les Etats-Unis, motivées par une chute de la demande suite à l’interdiction de l’électronique en cabine et aux efforts de l’administration Trump pour bloquer l’arrivée de ressortissants de pays majoritairement musulmans. La compagnie des Emirats Arabes Unis, basée à l’aéroport de Dubaï, a détaillé le 19 avril 2017 les lignes affectées pour une durée indéterminée par sa décision. Dès le 1er mai, la liaison vers Fort Lauderdale passera de sept à cinq vols par semaine, le même sort étant réservé à partir du 23 mai à celle vers Orlando toujours en Floride. Les routes vers Seattle et Boston perdront un de leurs deux vols quotidiens respectivement dès le 1er et le 2 juin ; enfin Los Angeles perdra à compter du 1er juillet selon Emirates Airlines l’une de ses deux rotations quotidiennes (on notera que cette réduction est déjà prévue pour les mois de mai et  juin). Aucune route n’est supprimée, et celles à destination de New York-JFK, Newark, Washington, Chicago, Dallas, Houston et San Francisco ne sont (pour l'instant?) pas affectées par des diminutions de fréquences. La compagnie a précisé dans un communiqué qu’il s’agit d’une « décision commerciale » répondant à la chute de la demande, et explique très clairement : « Les récentes mesures prises par le gouvernement des États-Unis concernant la délivrance de visas d'entrée, les contrôles de sécurité accrus et les restrictions sur les appareils électroniques dans les cabines ont eu un impact direct sur l'intérêt des consommateurs et sur la demande de transport aérien aux Etats-Unis ». Emirates Airlines rappelle que jusqu’à janvier 2017 (et l’entrée en fonction de Donald Trump), elle enregistrait « une croissance saine et de bonnes performances » dans ses opérations aux Etats-Unis, « tirées par la demande pour nos services de haute qualité et pour nos connexions internationales ». Mais depuis, la « détérioration » des réservations sur toutes les lignes vers les USA est « significative » dans tous les segments de clientèle. Elle a donc fait « ce que toute entreprise orientée vers les profits » ferait, à savoir redéployer ses capacités vers d’autres marchés de son réseau global. Emirates Airlines « va continuer à surveiller de près la situation », avec l’espoir de réinstaurer les capacités supprimées « dès que cela sera viable ». Rappelons que l’interdiction de visas d’entrée pour les ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans est toujours bloquée par la justice américaine, mais semble avoir eu l’effet désiré ; et qu’Emirates et l’aéroport de Dubaï font partie des cibles visées par l’interdiction d’emporter en cabine tout objet électronique plus gros qu’un smartphone. Ni Etihad Airways ni Qatar Airways, elles aussi affectées par les mesures américaines, n’ont réagi.