Alors que les recherches pour retrouver l’épave du vol MH370 ont cessé depuis mi-janvier, la compagnie aérienne Malaysia Airlines annonce avoir signé un accord permettant le suivi minute par minute de ses avions où qu’ils se trouvent. L’accord avec SITAONAIR, Aireon et FlightAware a été dévoilé le 18 avril 2017 par la compagnie nationale malaisienne. La solution retenue va selon son communiqué « améliorer le FlightTracker AIRCOM de SITAONAIR actuel », en ajoutant les données de l’ADS-B d’Aireon (système basé sur les satellites NEXT d’Iridium) aux informations provenant de multiples sources mondiales utilisées par FlightAware. En intégrant toutes ces informations, le centre de contrôle de Malaysia Airlines recevra en temps réel la position de tous ses avions partout dans le monde ; le système satellitaire d’Aireon « comblera les trous » de la couverture ADS-B fournie via des bases terrestres, en particulier « au-dessus des océans et dans les régions isolées » où cette couverture fait défaut. Le service devrait être effectivement global en 2018, quand Aireon aura mis en orbite les 66 satellites NEXT nécessaires (10 sont aujourd’hui déployés) ; il sera aussi accessible aux autorités en charge du contrôle aérien. La plupart des avions commerciaux sont déjà équipés d’un système ADS-B ; la compagnie de l'alliance Oneworld précise que sa solution n’implique d'ailleurs « aucune nouvelle avionique ni aucune modification » sur les appareils. « Malaysia Airlines sera à la fine pointe de la technologie de suivi des vols en temps réel », déclare Paul Gibson, Directeur Portfolio de SITAONAIR, dans le communiqué ; « en ayant accès à des rapports fournis chaque minute, Malaysia Airlines connaîtra en permanence l’emplacement, le cap, la vitesse et l’altitude de tous les appareils de sa flotte, et sera alertée dès qu’il y aura une exception » - en l’occurrence la disparition d’un signal. Le directeur des opérations de Malaysia Airlines, Izham Ismail, rappelle de son côté que le suivi global des avions en temps réel « est depuis longtemps un objectif de la communauté aéronautique ». Aireon, SITAONAIR et FlightAware avaient annoncé en novembre dernier leur partenariat, visant à livrer les données de la première aux clients de la seconde via FlightAware qui fournit par réseau sécurisé « une combinaison de données du contrôle aérien, des liaisons avec les avions et des données ADS-B terrestres ». Rappelons que Qatar Airways a aussi signé avec Aireon pour un suivi de ses avions toutes les minutes à partir de l’année prochaine. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) avait adopté en mars 2016 les nouvelles normes « visant à prévenir la perte d’aéronefs commerciaux en détresse dans des régions isolées », suite à la disparition toujours inexpliquée du vol MH370 de Malaysia Airlines en 2014, qui survenait déjà après celle du vol AF447 d’Air France entre Rio et Paris en 2009. Les nouveaux amendements de l’Annexe 6 à la Convention de Chicago (Exploitation technique des aéronefs), qui entreront en vigueur d’ici à 2021, portent principalement sur les points suivants : obligation pour les aéronefs d’avoir à bord des dispositifs autonomes de suivi en cas de détresse, pouvant transmettre de manière autonome les informations sur la position au moins une fois par minute s’il y a lieu ; obligation pour les aéronefs d’être équipés de moyens permettant de récupérer et de rendre disponibles en temps opportun les données des enregistreurs de bord ; prolongement à 25 heures de la durée des enregistrements de conversations dans le poste de pilotage, afin qu’ils couvrent toutes les phases de vol pour tous les types d’opérations. Ces nouvelles dispositions devraient « garantir que le lieu d’un accident sera connu immédiatement, dans un rayon de six milles nautiques, et que les enquêteurs pourront avoir accès aux données de l’enregistreur de bord de l’appareil rapidement et de manière fiable. Les opérations de recherche et sauvetage s’en trouveront ainsi largement améliorées et d’un meilleur rapport coût-efficacité ». Après trois ans de tentatives infructueuses, les recherches sous-marines dans l’Océan indien pour localiser l’épave du Boeing 777-200ER de Malaysia Airlines, disparu le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord alors qu’il assurait le vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin, ont officiellement pris fin le 17 janvier.  ‎