La compagnie aérienne Alitalia va mettre 1358 employés au chômage technique, dont 530 navigants, alors qu’elle maintient son programme de vols cet été en attendant de trouver de nouveaux investisseurs – ou déposer son bilan. Elle fait face à une grève dimanche de la part de ses employés, à laquelle s’ajoutera un arrêt de travail des contrôleurs aériens. La procédure de chômage technique annoncée le 24 mai 2017 par la compagnie nationale italienne touchera jusqu’à 190 pilotes et 340 hôtesses de l’air et stewards, ainsi que 828 employés au sol, avec une application « limitée initialement aux nécessités opérationnelles et de gestion de l'entreprise ». Elle s'intègre dans un ensemble de mesures qu'Alitalia « est en train d'adopter afin de réduire tous les coûts et rendre ainsi l'entreprise la plus durable économiquement et la plus efficace », explique un communiqué envoyé aux syndicats et au gouvernement – puisque la compagnie a été placée le 2 juin sous « administration extraordinaire », le personnel ayant rejeté le plan de restructuration qui prévoyait 1700 suppressions de postes et des baisses de salaire. Alitalia devrait connaitre le 5 juin le nom des candidats à sa reprise totale ou partielle, des rumeurs courant sur l’intérêt exprimé par un investisseur ou par le groupe chinois HNA. Le gouvernement a déjà exclu toute possibilité de nationalisation, tandis que les principaux actionnaires dont Eithad Airways (49% du capital) ont exclu de remettre la main à la poche ; la compagnie n'a pu maintenir son programme de vol estival que grâce au prêt-relais de 600 millions d’euros accordé par Rome. En attendant, Alitalia fait face à une grève le 28 mai de 10h00 à 18h00, lancée par les syndicats CUB Trasporti, USB, Confael et Assovolo. 80% des passagers concernés auraient déjà été rebookés sur d’autres vols, assure la compagnie dans un communiqué, près de 240 vols figurant dans sa liste de décollages annulés sur des routes intérieures comme internationales. Les modifications de réservations sont possibles gratuitement jusqu’au 9 juin, et du personnel supplémentaire sera en place dimanche dans les aéroports de Rome et Milan pour aider les voyageurs ; des avions plus gros seront déployés pour limiter l’impact de la grève. Quatre rotations vers Paris figurent dans la liste des annulations de vols (depuis Rome et Milan), ainsi que d’autres vers Marseille, Toulouse, Genève, Alger, Tunis ou Casablanca. A ce mouvement s’ajoutera celui lancé par les contrôleurs aériens italiens, limité à la période 13h00 – 17h00.