Le transport aérien dans le Golfe va être sérieusement perturbé à partir de ce mardi, suite à la rupture des relations diplomatiques entre l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte et le Bahreïn d’une part, et le Qatar d’autre part. Des dizaines d’annulations de vol sont annoncées. La compagnie aérienne Qatar Airways et sa base l’aéroport de Doha-Hamad International seront les plus affectés par la crise déclenchée le 5 juin 2017. Elle a confirmé hier soir avoir suspendu jusqu’à nouvel ordre tous ses vols vers les quatre états concernés : elle devait opérer aujourd’hui environ 60 rotations vers Dammam, Djeddah, Gassim, Hofuf, Médine, Riyad, Yanbu, Dubaï, Abou Dhabi, Manama, Le Caire et Alexandrie. Qatar Airways précise que les passagers affectés se verront proposer des options de vol différentes, un changement de réservation sans frais « vers la destination la plus proche » de leur destination, ou le remboursement total des billets d’avion. Mais elle ne fournit pas de détail sur l’impact de la crise sur les autres routes, en particulier en Europe ou aux Amériques, en raison de l’interdiction de survoler l’Arabie Saoudite voisine et l'Egypte. La direction de l’aviation civile d’Arabie Saoudite a été la première à agir, interdisant non seulement les compagnies qataries d’atterrir dans le royaume, mais aussi d’utiliser son espace aérien. Tous les transporteurs aériens publics ou privés sont également interdits de desservir le Qatar ; la compagnie nationale Saudia, qui a suspendu ses vols dès hier, n’avait programmé mardi que deux rotations vers Doha, au départ de Riyad et Djeddah. Rotana Jet ne propose pas de vol vers Doha ce mardi, et la low cost Flynas ne dessert pas le Qatar. Aux Emirats Arabes Unis, les compagnies aériennes ont elles aussi suivi les instructions du gouvernement : le dernier vol d’Emirates Airlines a quitté Doha vers Dubaï ce matin à 2h30, les trois autres prévues étant supprimées. Etihad Airways a de son côté supprimé les quatre rotations d’aujourd’hui entre Abou Dhabi et le Qatar, tandis que la low cost Flydubai avait programmé cinq départs depuis les deux aéroports de Dubaï. Au Bahreïn, Gulf Air a elle aussi annulé les quatre vols prévus entre Manama et l’aéroport de Doha. La low cost Air Arabia, depuis sa base à Sharjah mais aussi au départ de Ras al-Kaimah et d’Alexandrie, a également suspendu tous ses vols jusqu’à nouvel ordre ; trois vols étaient prévus mardi vers Doha. Enfin l’Egypte n’est pas en reste : la compagnie nationale Egyptair n’opèrera pas aujourd’hui les deux vols prévus depuis Le Caire, tandis qu’Air Cairo a suspendu ses deux routes. On notera que le Qatar accueillerait quelque 390.000 travailleurs égyptiens, de loin le plus grand nombre de travailleurs immigrés dans le sultanat. Le Yémen, la Libye et les Maldives ont également suspendu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, mais aucune de leurs compagnies aériennes ne dessert Doha. Toutes ces compagnie aériennes ont exprimé leurs regrets aux passagers, et adopté des mesures commerciales identiques à celles de Qatar Airways. Plus difficile à juger est l’impact que la crise diplomatique aura sur les autres compagnies aériennes, dont les vols traversent les espaces aériens affectés. En Inde par exemple, Jet Airways (dont Etihad Airways est le principal actionnaire) et la low cost IndiGo indiquaient mardi que leurs vols vers Doha étaient opérés sans modification ; Air India Express n’a pas fait de commentaire. Certaines sources affirment que les Emirats Arabes Unis ont demandé à toutes les compagnies aériennes opérant à Doha de demander l’autorisation de traverser leur espace aérien.