Le syndicat de pilotes SNPL, qui a déposé un préavis de grève de 6 jours du 3 au 8 juillet dans la compagnie aérienne HOP! Air France, dénonce l’amateurisme de la direction dans les négociations sur la nouvelle convention collective. Le syndicat de pilotes majoritaire chez la filiale régionale d’Air France a de nouveau dénoncé le 5 juin 2017 « l’absence manifeste de volonté » de la direction de la compagnie d’aboutir à « une solution concertée et acceptable par toutes les parties ». Dans son communiqué, le Bureau du SNPL de HOP! rappelle que les négociations lancées en septembre 2016 sont déterminantes pour l’avenir de la compagnie, et dénonce « l’amateurisme de ses interlocuteurs et leur méconnaissance des accords existants au sein des trois entités, lesquels nuisent à la conduite d’un dialogue efficace et objectif ». Les négociations entre la direction de HOP! et les représentants des pilotes portent sur la rédaction d’une nouvelle convention collective pilotes, consécutivement à la fusion des compagnies Airlinair, Brit Air et Regional au sein de la Holding HOP!. Le préavis de grève a été déposé pour « sortir de cette impasse », souligne le SNPL : il espère provoquer dans les meilleurs délais les discussions nécessaires à l’aboutissement du processus de fusion sur la base des revendications suivantes : ●Une négociation objective et loyale de la nouvelle Convention Collective Unique pour les pilotes de HOP! ; ●Un accord portant sur l’uniformisation des rémunérations, en rapport avec les efforts de productivité consentis par tous les pilotes depuis 2014, sachant que les grilles de salaires des PNT HOP! sont gelées depuis 2008 et que de nombreux pilotes subissent des blocages d’échelons depuis plusieurs années ; ●Une gestion efficace des effectifs pilotes de HOP! pour permettre le départ rapide vers Air France des PNT ayant réussi la sélection AF (près de 140) et de ses conséquences en termes de réorganisation de la flotte. La « fusion précipitée » des trois compagnies régionales au sein de HOP! avait désorganisé le fonctionnement des opérations aériennes, explique le SNPL, pour qui la situation a été encore aggravée « par le manque d’anticipation des départs de pilotes ayant réussi la sélection Air France ». Le retard pris dans le lancement et la conduite des négociations sur un accord pilotes HOP! unique, « la recherche permanente d’une baisse des coûts opérationnels reposant sur les seuls salariés et l’absence totale de projets d’avenir ambitieux pour la compagnie » sont pour le syndicat venus « progressivement entamer la motivation de pilotes » qui ont pourtant consentis de nombreux efforts depuis 10 ans. Les « nombreuses alertes » adressées au PDG de HOP! P. Micouleau « sur l‘ampleur de la dégradation des conditions de travail et du moral des pilotes », n’auraient pas selon l’organisation pas permis de donner une nouvelle impulsion aux négociations. Même si le Bureau SNPL HOP! ALPA « déplore cette situation », sa volonté de parvenir à renouer un dialogue constructif avec la direction de la compagnie demeure intacte, conclut le communiqué. Au-delà des revendications spécifiques aux pilotes, le syndicat attend « la définition d’une politique d’avenir permettant à HOP! de trouver pleinement sa place au sein du Groupe Air France ».