Le conseil d’administration de la compagnie aérienne Aeroflot a donné son feu vert à l’acquisition d’une deuxième tranche de quatorze Airbus A350-900, 28 devant avoir été commandés au total d’ici la fin de l’année. Le vice-CEO de la compagnie nationale russe Giorgio Callegari a déclaré dans une interview publiée le 28 juin 2017 par le Daily Star au Liban que son conseil d’administration avait donné son feu vert le mois dernier à l’acquisition de ces quatorze A350-900 supplémentaires. Le montant du contrat est évalué à 8,7 milliards de dollars au prix catalogue. On ne connait toujours pas les dates de livraison précises, la fin 2018 étant évoquée, ni la configuration des nouveaux avions (Bloomberg parle d’une capacité de 325 passagers), ni s’ils bénéficieront d’une Premium comme dans les Boeing 777-300ER. Mais ils devraient « remplacer progressivement les A330 en fin de contrat de location » selon le dirigeant, et être déployés vers des pays tels que la Chine et les Etats-Unis. Ces quatorze avions s’ajouteront à ceux de la commande initiale passée en 2010 par Aeroflot, qui portait sur six A350-900 et dix-huit A350-800 ; elle avait annoncé en 2013 la conversion de dix de ces derniers en A350-900 (pour un total de 14 donc), les huit autres A350-800 ayant désormais disparu des listings d’Airbus.  En juin 2015, la compagnie de l’alliance SkyTeam avait d’autre part annulé une commande de 22 Boeing 787-8 Dreamliner, commandés en 2007 en même temps que les A350, puis avait accepté sen septembre dernier de les transférer à la société de leasing Avia Capital Services (filiale de Rostec). Aeroflot expliquait alors sa décision par les retards du programme Dreamliner, la crise économique et les sanctions contre la Russie, et l’arrivée dans sa flotte d’avions hérités de la défunte Transaero. Elle avait dans le même temps remis en question sa commande d’Airbus, annulant les A350-800 sans pour autant prendre en remplacement des A330neo comme l’espérait l’avionneur européen, et reportant les livraisons attendues en 2014 à entre 2018 et 2023. Mais la situation est totalement différente aujourd’hui : Aeroflot a dégagé l’année dernière un bénéfice de 657 millions de dollars après deux années consécutives de pertes, et son trafic passager a gagné 18% sur les cinq premiers mois de 2017. Elle compte ajouter des capacités au rythme de 8% à 12% par an pendant les prochaines années selon Giorgio Callegari, profitant de la stabilisation de l’économie et de la force du rouble qui incite les Russes à voyager de nouveau. Et sa flotte s’enrichira l’année prochaine de 34 nouveaux avions (même en comptant les mises en retraite ou fins de leasing), qui serviront plus à renforcer des routes existantes, intérieures comme internationales, qu’à ouvrir de nouvelles destinations.