Constatant des avancées dans les négociations, le syndicat de pilotes SNPL de la compagnie aérienne HOP! Air France a repoussé de dix jours son préavis de grève. Les départs du 3 au 8 juillet inclus ne sont donc plus menacés, mais ceux du 13 au 18 juillet le sont désormais. Le Bureau SNPL HOP! explique dans son communiqué du 27 juin 2017 qu’il a constaté « de notables avancées » dans les négociations sur la nouvelle convention collective après plusieurs journées « d’intenses discussions ». Il a donc de décider de reporter son préavis de grève de six jours, qui devait démarrer samedi, à la période du 13 au 18 juillet, et ce « afin de parvenir à un compromis acceptable par toutes les parties ». Le syndicat ajoute que le geste est aussi « dans un souci d’apaisement des relations sociales au sein de l’entreprise », notant au passage les efforts de la direction de HOP! qui a pris « des engagements forts en termes de rattrapage salarial » : l’achèvement de la rédaction d’une convention collective unique semble désormais un « objectif accessible ». Le SNPL insiste sur ce qu’il considère être un « changement d’état d’esprit » dans la conduite des débats, qui devrait permettre d’aboutir à un compromis « de nature à rassurer les pilotes quant à leur avenir au sein de HOP! », et faciliter l’harmonisation des conditions de travail entre les pilotes des anciennes entités Airlinair, Brit Air et Regional. Et ce même si « un certain nombre d’éléments » demeure encore à définir sur le papier, ce qui explique le report et non l’annulation de l’appel à la grève. Le Conseil SNPL HOP! a également voté en faveur de la prolongation des effets des accords existants au-delà de leur échéance du 3 juillet, sous réserve de « quelques aménagements encore à négocier ». Le syndicat confirme ainsi « sa volonté de ne pas bloquer l’entreprise et d’octroyer un délai supplémentaire à toutes les parties prenantes pour s’accorder sur les dispositions futures ». Rappelons que le syndicat de pilotes avait déposé son premier préavis de grève fin mai, après plusieurs mois de négociations stériles avec la direction en vue d’aboutir à la rédaction d’une Convention Collective unique pour les pilotes. Il évoquait alors être à la recherche « d’une meilleure gestion de leurs effectifs et d'une rémunération véritablement en rapport avec les efforts de productivité réalisés ces dernières années », expliquant que sa menace devait créer les conditions d’une meilleure écoute des dirigeants de la compagnie ; un objectif atteint selon son communiqué. Un autre argument n’est en revanche plus mentionné : les conclusions d’un rapport d’expertise externe commandé par le CHSCT, lequel notait « la transformation d’une situation difficile conjoncturelle (pénurie de pilotes) et organisationnelle en un risque structurel sur la santé d’une frange de la population pilote que l’on retrouve en burn-out rampant ». Le SNPL HOP! a régulièrement dénoncé une fusion des trois compagnies régionales réalisée à coûts constants, sans prendre en compte ses conséquences en termes de flotte, d’organisation et de procédures, mais aussi un manque d’harmonisation entre les différents accords d’entreprise préexistants. La fusion d’Airlinair, Brit Air et Regional en 2013 avait entrainé la suppression de 245 des 3400 postes équivalents temps plein.