Une société de leasing propriétaire des premiers Airbus A380 livrés à la compagnie aérienne Singapore Airlines n’exclut pas de les démonter pour en vendre les pièces, si aucun nouveau client n’est trouvé. La compagnie nationale singapourienne prévoit durant l’exercice en cours de retirer de sa flotte quatre Airbus A380, leur contrat de location de dix ans arrivant à échéance. Le CEO de l’un des propriétaires des superjumbos, le fonds allemand Dr Peters, a évoqué le futur de ces appareils dans la Wirtschafts Woche du 2 juillet 2017 : « nous négocions toujours de nouveaux contrats », a expliqué Anselm Gehling, avec six opérateurs potentiels dont une « low cost asiatique » qui les configurerait avec 700 sièges, des compagnies américaines et British Airways. La vente pure et simple des A380 d’occasion est également une possibilité, d’autres compagnies ayant affiché cette préférence, ajoute le CEO dans un entretien accordé à Bloomberg, tout comme leur conversion VIP – les Suisses de Sparfell & Partner présentant l’A380 ainsi reconfiguré comme un transporteur de chef d’état à la Air Force One. Mais si ces contrats ne sont pas conclus, « nous ne pouvons pas exclure le démantèlement des avions », explique Anselm Gehring. Les contrats de leasing exigent le retour des appareils avec des moteurs, trains d’atterrissage et APU « comme neufs », et le démontage ouvrirait aux opérateurs de l’A380 le premier marché de pièces d’occasion – alors qu’ils paient aujourd’hui « presque le prix d’origine, surtout pour les moteurs » selon le site économique allemand. Cela permettrait aussi à Dr Peters de limiter les pertes, voire de dégager un bénéfice sur l'opération – l’A380 coûtait 250 millions de dollars au prix catalogue lors de son lancement en 2000, avant les remises habituelles. Le CEO de la société de leasing estime que la vente de pièces pourrait rapporter jusqu’à 120 millions de dollars, alors que les contrats de location auraient déjà rapporté environ les deux tiers du prix initial du superjumbo. Doric, propriétaire de l’un des quatre A380 de Singapore Airlines, annonçait déjà l’année dernière que son loyer mensuel serait inférieur de 40% à celui d’un appareil neuf, estimé à plus de deux millions de dollars par mois. Rappelons que pour relancer les ventes, Airbus a proposé lors du dernier Salon du Bourget une version plus économique de son superjumbo, l’A380plus équipé entre autres d’ailerons en bout d’aile et d’un aménagement intérieur standard plus dense, visant une réduction de 13% du coût par siège. Quant à Singapore Airlines, les quatre appareils sortant de la flotte seront en partie remplacés par trois A380 neuf ; elle en opèrera 18 fin mars de l’année prochaine, contre 19 aujourd’hui.