L’homme d’affaires Hans-Rudolf Wöhrl s’est dit prêt à racheter Air Berlin toute entière, avec pour ambition d’empêcher la formation d’un monopole en Allemagne si Lufthansa arrive à ses fins. « Je veux racheter Air Berlin, et je veux l’acheter toute entière » : les mots de l’homme d’affaires ont été rapportés à l’agence Reuters par une porte-parole d’Intro Aviation GmbH qu'il dirige. Hans-Rudolf Wöhrl n’est en effet pas un inconnu dans le secteur aérien. Il avait fondé Flynext en 2011 avant de la revendre à Germania la même année. Puis il s’était emparé de la société d’investissements et de consultants Intro Aviation, pour acheter en 2013 Cityjet et sa filiale VLM Airlines au groupe Air France-KLM (une vente finalisée en mai 2014). La rumeur d’une fusion entre VLM Airlines et Intersky, compagnie autrichienne également contrôlée par Intro Aviation, était déjà évoquée dans le but de former un transporteur régional suffisamment important pour ne pas être « repoussé par les grandes compagnies telles que Lufthansa ». CityJet avait ensuite été revendue en mars 2016, à son fondateur Pat Byrne et d’autres investisseurs. Rappelons qu’Intersky, basée à Friderichshafen, avait déposé son bilan en novembre 2015 ; et VLM Airlines, basée à Anvers, avait été rachetée par ses anciens propriétaires avant de déposer à son tour son bilan en juin 2016, cessant toute activité. Hans Rudolf Wöhrl serait allié à d’autres investisseurs pour acheter Air Berlin, qui a déposé son bilan le 15 Aout. Mais selon la porte-parole, aucune offre n’a été déposée « en raison des inquiétudes créées par le prêt consenti par le gouvernement allemand, pensé pour promouvoir de façon délibérée une structure monopolistique cherchant à bloquer tout autre investisseur dès le départ ». Une accusation qui rejoint le « complot » dénoncé de nouveau par Ryanair ce weekend. Le CEO d’Air Berlin a reconnu que les discussions avec Lufthansa avaient déjà débuté, les contacts avec Condor et la low cost easyJet restant pour l’instant à l’état de rumeurs et vagues déclarations.