La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a confirmé l’existence de négociations pour reprendre la direction d’Arik Air, en grande difficultés financières. Le gouvernement du Nigeria ayant lancé un appel d’offres pour la compagnie basée à l’aéroport de Lagos-Murtala Muhammed, le directeur exécutif International Airlines du Ethiopian Airlines Group Esayas Weldemariam a confirmé le 1er septembre 2017 dans Business Day : « nous négocions pour obtenir un contrat de gestion, basé sur les termes et conditions spécifiés par le gouvernement ». Ce dernier contrôle Arik Air depuis février dernier, par le biais de l’Asset Management Corporation (Amcon), créé en 2010 pour résoudre la dette bancaire du pays. Cette officialisation de l’intérêt porté à Arik Air par la compagnie nationale éthiopienne a déclenché la colère des actionnaires, l’ancien vice-président d’Arik Air Anietie Okon se distinguant en expliquant ne pas être étonné « puisqu’Ethiopian Airlines a l’objectif commercial de dominer l’Afrique » : ce qui est surprenant selon lui, « c'est le désespoir et l’impudence du gouvernement de placer l’avenir du pays sous hypothèque contre de l’or et de l’argent ». Dénonçant le manque de patriotisme des autorités, il a ajouté que l’aviation au Nigeria « perd des employés tous les jours puisque les compagnies domestiques sont mourantes, alors que si tout était bien géré elle emploierait 9,7 millions de Nigérians ». On rappellera qu’Arik Air a particulièrement été affectée par les problèmes d’approvisionnement dans les aéroports du Nigeria, mais aussi par son non-respect des règles de sécurité, des retards de paiement de ses salariés et l’impossibilité de payer les loyers de ses avions. Lors de sa reprise en main par le gouvernement, elle affichait 402 millions de dollars de prêts non remboursés.