Trois jours après l’explosion d’un réacteur d’un Airbus A380 d’Air France lors d’un vol entre Paris et Los Angeles, c’est finalement le BEA français qui a été choisi pour mener l’enquête. Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses a annoncé le 3 octobre 2017 avoir été nommé par les autorités de l’aviation civile danoise à la suite de l’accident survenu à l’A380 immatriculé F-HPJE, en croisière au dessus du Groenland le 30 septembre, pour « l'ouverture et la conduite de l’enquête de sécurité ». Le BEA représente la France, État de l’exploitant, de l’immatriculation et de conception de l’avion. Des enquêteurs du Havarikommissionen représentant le Danemark, État d’occurrence, du NTSB représentant les États-Unis, État des motoristes, et du BST représentant du Canada, État où s’est dérouté l’équipage, participent à cette enquête de sécurité. Quatre enquêteurs du BEA se sont rendus à Goose Bay dimanche 1er octobre, accompagnés de conseillers d’Airbus et d’Air France. Des enquêteurs du NTSB, accompagnés de conseillers des motoristes General Electric et Pratt & Whitney, et du BST se sont également rendus sur place. Un cinquième enquêteur du BEA s’est rendu à Ottawa pour assister à la première lecture des données enregistrées dans l’enregistreur de paramètres de vol (FDR). Cette lecture a permis de confirmer le lieu de survenance de l’avarie. L’A380 d’Air France, effectuait la liaison Paris – Los Angeles, vol AF066, rappelle le BEA. Il avait décollé de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle samedi 30 septembre 2017 vers 09h30 GMT avec 497 passagers et 24 membres d’équipage à bord. À la suite d'une avarie sur le moteur N°4 alors que l’avion survolait le Groenland (Danemark), l'équipage s’est dérouté vers l'aéroport de Goose Bay au Canada, où il a atterri à 15h42 GMT sans autre incident. Les dommages sur l’aéronef semblent limités au moteur N°4 et à son environnement immédiat. L’observation du réacteur montre que la soufflante, premier élément tournant à l'avant du moteur, s’est détachée en vol, entraînant avec elle la perte de l'entrée d'air. Près de 130 des A380 commandés ou en service, dont ceux d’Air France, sont équipés de réacteurs GP7200 d’Engine Alliance, un consortium réunissant General Electric et Pratt & Whitney. Selon ce dernier, ces superjumbos affichent depuis 2009 un taux de fiabilité de 99,9% ; ils n’avaient jusqu’au 30 septembre jamais connu de shutdown en plein vol, contrairement à ceux équipés de moteurs Rolls Royce (le réacteur d’un A380 de Qantas avait explosé peu après le décollage de Singapour en 2010). [embed]https://twitter.com/JacobBarkerCBC/status/914200346142154752[/embed]