La dynamique haussière du marché aérien français ne fléchit pas en octobre avec un trafic en progression de +5,8%. Le nombre de voyageurs transportés pendant les dix premiers mois de 2017 franchit pour la première fois à ce stade de l’année la barre des 140 millions, en hausse de 6,2% par rapport aux dix premiers mois de 2016. Les statistiques mensuelles de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) évoquent une « croissance soutenue » du transport de passagers aériens dans les aéroports français au mois d’octobre 2017. Principalement animé par les lignes transversales métropolitaines (+9,5%) et les liaisons entre la Métropole et l’Outre-Mer (+7,0%), le marché intérieur affiche une hausse significative (+3,3%) malgré l’atonie des relations radiales en Métropole (-0,2%) à laquelle échappe Paris-Nice (+6,3%). En cumul annuel, le trafic national croît de +3,8%, avec une hausse allant de +7,7% pour les transversales à +1,5% pour les radiales. Le trafic international reste le plus dynamique (+6,4%). Une fois de plus, l’Afrique est le continent à connaître la croissance la plus forte (+8,7%), avec notamment une pointe à +14,4% sur le Maroc. Le trafic avec l’Asie (+6,7%) est plus particulièrement stimulé par l’essor des liaisons avec le Proche et Moyen Orient (+14,3%). Les relations avec l’Europe évoluent également très favorablement (+6,1%) ; à l’attractivité recouvrée des destinations Russie (+12,0%) et Turquie (+8,2%) s’ajoutent également ce mois-ci d’excellentes performances sur le Sud (Portugal +11,1%, Italie +6,8%). La bonne santé du marché américain (+5,6%) traduit surtout le succès obtenu avec les États-Unis (+8,6%) et le Canada (+8,0%) alors que la tendance est plutôt morose pour le reste du continent (-2,8%); pour sa part, le Brésil (-1,0%) rencontre son premier répit dans le cycle de recul entamé depuis septembre 2016. Côté pavillons, si les transporteurs étrangers surclassent les exploitants nationaux sur chacun des marchés, leur progression est plus forte sur le trafic intérieur qu’à l’international (+10,6% contre +6,8%), à la différence des acteurs hexagonaux dont la croissance repose davantage sur le développement avec l’étranger (+5,6% contre +1,6%). Le différentiel de croissance négatif pour les transporteurs français s’établit à -3,0 points sur octobre et atteint -3,6 points en cumul sur 2017. L’effritement de la part de marché du pavillon national calculée sur l’année demeure inchangé par rapport à septembre : -0,9 point en termes de passagers, -0,6 point en passagers kilomètres transportés (PKT). Côté aéroports, la plupart des plateformes majeures tirent profit de l’essor du trafic. En région, Nantes accentue encore son envol (+18,1%), suivi par Toulouse (+13,9%) et Nice (+10,4%) également très bien placés ; à l’exception de Beauvais qui accuse encore ce mois-ci un net repli (-10,6%), les autres grands aéroports en région progressent significativement (de +7,8% pour Bâle-Mulhouse à +5,0% pour Bordeaux). À Paris, le contraste perdure entre Roissy qui rayonne encore à +5,0% et Orly, « plutôt attentiste », qui signe un modeste +0,5%. Côté régularité, les indicateurs relatifs à la ponctualité des vols au départ affichent des valeurs en retrait sur celles 2016 : le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure s’établit à 24,5% (en augmentation de +0,9 point) et le retard moyen se chiffre à 13,7 minutes (soit +0,6 minute). Cette dégradation apparente résulte de la journée de grève du 10 octobre, date à laquelle ces deux indicateurs ont respectivement culminé à 50,8% et 45,5 minutes alors que les valeurs sont stables sur le reste du mois. Le nombre de vols contrôlés en France métropolitaine affiche également des chiffres à la hausse (+3,5%). Si les survols constituent toujours le segment le plus dynamique (+4,5%), la tendance s’étend aux vols touchant la Métropole (+2,5%) et concerne les vols domestiques (+3,3%) comme les mouvements à l’international et avec l’Outre-Mer (+2,2%).