L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon bénéficiera l’été prochain d’un vol direct en provenance de Paris, à titre expérimental et sans que l’on sache qui opèrera la ligne sous délégation de service public. Le ministère français des transports a annoncé le 12 décembre 2017 qu’une nouvelle délégation de service public (DSP) permettant la desserte aérienne de Saint-Pierre et Miquelon a été conclue entre l’État et la compagnie aérienne Air Saint-Pierre, seule présente dans l’île française au large du Canada. Cette nouvelle DSP « est plus ambitieuse que la précédente », soulignent les autorités : expérimentation d’une liaison directe dès l’été 2018 entre Paris et l’aéroport de Saint-Pierre dans l’archipel de l’Atlantique nord, renforcement des fréquences des vols vers Halifax, meilleure adaptation des horaires, mise en place d’une liaison régulière en été vers les îles de la Madeleine. L’engagement financier de l’État, initialement prévue à 13,7 millions d’euros sur cinq ans, sera complété de 2,5 millions d’euros « afin d’acter une baisse des tarifs de 25% sur la liaison SPM-Halifax ». La ministre des transports Elisabeth Borne et celle des Outre-mer Annick Girardin (cette dernière originaire de Saint-Piere) « se félicitent de cette avancée qui traduit la volonté du Gouvernement de contribuer au développement de l'archipel en facilitant la mobilité des habitants et les échanges économiques », souligne le communiqué. Pas de détail en revanche sur la compagnie aérienne qui se verra confier le vol direct depuis la métropole par la compagnie Air Saint-Pierre : cette dernière ne dispose en effet que d’avions turbopropulsés, suffisants pour desservir Halifax mais aussi Montréal, Saint-Jean de Terre Neuve, Sydney (Cap Breton en Nouvelle Ecosse) et bien sûr Miquelon. Rappelons que l’archipel dispose d’une piste de 1800 mètres, accessible depuis la France en monocouloir remotorisé – comme par exemple les Airbus A321neo de Primera Air qui relieront Paris-CDG à Toronto en juin prochain. Le rapport d’expert rendu en février dernier avait écarté la possibilité d’un vol triangulaire via le Canada, en raison du "visa électronique" désormais exigé ; le vol direct devrait durer environ 6h30.