Le patron de Ryanair, Michael O’Leary, a vivement critiqué le contrôle aérien français dans une interview au journal britannique The Telegraph, déclarant notamment : « Le putain de ciel n’appartient pas aux Français ». Ces propos interviennent dans un contexte de tensions régulières entre la low cost irlandaise et les contrôleurs aériens français, à l’origine de nombreuses perturbations dans le trafic aérien européen.

Depuis plusieurs mois, Ryanair dénonce les grèves dites « récréatives » des contrôleurs aériens français, responsables de retards et annulations massifs. Lors des mouvements sociaux des 3 et 4 juillet 2025, Ryanair a dû annuler près de 1 800 vols, affectant des millions de passagers, suite à l’impossibilité de survoler ou d’atterrir normalement en France. Michael O’Leary reproche au système de contrôle aérien français un manque chronique de personnel et une mauvaise gestion, qu’il qualifie de « folie » dans ses propos.

Une critique sans détour envers la France et l’Europe
En plus de critiquer la France comme « le moins efficace d’Europe » en matière de contrôle aérien, le patron de Ryanair accuse la Commission européenne et les gouvernements nationaux d’inaction face à cette situation. Il appelle Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, et les États membres à réformer d’urgence les services de contrôle aérien, en demandant notamment la garantie d’une bonne dotation en personnel et la protection des survols pendant les grèves nationales. Selon Ryanair, 57 000 vols ont subi des retards évitables dus aux problèmes du contrôle aérien français depuis début 2025, affectant plus de 10 millions de passagers, avec une augmentation des retards de 66% par rapport à l’année précédente.

Face à ces attaques, les autorités françaises ont réagi fermement. Le ministre des Transports Philippe Tabarot a dénoncé les « manières » de Ryanair, appelant au dialogue plutôt qu’aux menaces. Il rappelle que la low cost a doublé ses bénéfices récemment, suggérant que Ryanair devrait assumer ses responsabilités sociales et fiscales. Ce contexte déjà tendu entre Ryanair et la France s’inscrit dans un climat social compliqué sur le secteur aérien, avec des conflits sociaux qui pourraient durer plusieurs mois dans différents pays européens.

Une stratégie commerciale et un ton provocateur
Habitué aux déclarations choc et provocantes, Michael O’Leary use de ce ton pour mettre la pression sur les autorités et obtenir des réformes favorables à la croissance de Ryanair. La low-cost irlandaise, première en nombre de passagers en Europe, met en avant des alternatives moins coûteuses, menaçant de réduire ses capacités en France si les conditions ne s’améliorent pas. Cette posture s’accompagne d’un contexte concurrentiel fort dans le secteur aérien européen, où Ryanair cherche à préserver sa rentabilité face à des coûts opérationnels en hausse.

Michael O’Leary, patron de Ryanair : « le putain de ciel n’appartient pas aux Français » 1 Air Journal

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