Le groupe va lancer cette année le renouvellement de la flotte moyen-courrier des compagnies aériennes Air France, HOP!, KLM et Transavia, l’appel d’offres visant Airbus, Boeing, Bombardier et Embraer. L’année 2018 sera plus compliquée que celle écoulée qui a été globalement positive, prévient au passage le PDG d’Air France-KLM.

Lors de son audition devant le Sénat le 18 juillet 2018, le PDG du groupe franco-néerlandais Jean-Marc Janaillac a créé la surprise en annonçant pour le premier trimestre un appel d’offre pour renouveler une partie de la flotte moyen-courrier de toutes les filiales du groupe. La décision « interviendra d’ici la fin de l’année », a déclaré le dirigeant, précisant que l’appel d’offres concernera les quatre filiales du groupe et « l’ensemble des constructeurs, français, américain, canadien et brésilien, pour créer une saine émulation et trouver les meilleures solutions au meilleur coût ». Ce renouvellement est déjà en cours sur le long-courrier, avec en particulier le remplacement en cours des Airbus A340 par les Boeing 787-9 Dreamliner « qui permettent une réduction de 20% de la consommation » et à partir de 2019 des Airbus A350-900. Interrogé par les membres de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, Jean-Marc Janaillac a insisté sur l’impact environnemental et au niveau des nuisances sonores des nouveaux avions, et il a rappelé le travail du groupe dans les biocarburants.

Revenant sur l’année 2017, le PDG a évoqué une « année globalement positive » sur le plan financier, avec « une augmentation du chiffre d’affaires, une forte augmentation des résultats opérationnels et une forte diminution de la dette » – les chiffres définitifs seront connus le mois prochain. Et ce grâce à une augmentation assez forte de la demande, via « le retour des touristes LC en France et une meilleure économie en Europe », et un pétrole resté bas sur la plupart de l’année. La valorisation du groupe est passée de 1,7 à 6 milliards d’euros en un an, a rappelé le PDG, revenant aussi sur la forte augmentation de l’utilisation de la flotte (et non du nombre d’avions) qui a permis cette reprise de la croissance.

Jean-Marc Janaillac s’est aussi félicité des accords passés avec Delta Air Lines et Virgin Atlantique, qui permettront de détenir « 30% du marché sur l’Atlantique nord », mais aussi sur celui avec China Eastern Airlines qui fera d’Air France-KLM « le leader européen à Shanghai » tout en étant présent dans le futur aéroport de Pékin-Daxing qui ouvrira en 2019, et sur celui avec Jet Airways en Inde. Autre aspect positif selon Jean-Marc Janaillac, la création de Joon permettant de lutter avec les compagnies du Golfe sur le long-courrier (avec en particulier un retour aux Seychelles) et d’avoir un réseau moyen-courrier efficace à Roissy face aux low cost. La filiale Transavia a été efficace en termes d’offre comme de résultats « de trafic et économiques », a-t-il ajouté.

Mais ces résultats améliorés restent nettement inférieurs à ceux des concurrents, avec par exemple un résultat opérationnel aux environs de « 4% chez AF, 9% chez KLM, 9% chez Lufthansa et 10 à 12% chez British Airways ». Et parmi les points noirs, Jean-Marc Janaillac cite une performance insuffisante en termes de ponctualité, en particulier à Roissy où le manque de personnel à la PAF « désorganise les correspondances » et où le tri de bagage reste à améliorer, mais aussi chez HOP.

L’année 2018 sera plus compliquée, a prévenu le PDG d’Air France-KLM, avec un « environnement différent » en particulier dû à la forte hausse des cours du pétrole et à une pression concurrentielle « beaucoup plus forte ». Sur le long-courrier en particulier, les compagnies du Golfe et Turkish Airlines relancent selon le PDG leur croissance tout comme celles de Chine et d’Asie du sud-est. Le low cost-long courrier a également été évoqué, notamment Norwegian « qui aura cet été plus de vols qu’Air France » sur le marché transatlantique, et Level qui s’intalle à Orly. Mais aussi le moyen-courrier, avec dans l’hexagone les bases d’easyJet et Volotea et l’arrivée annoncée de Ryanair

L’intégralité de l’audition de Jean-Marc Janaillac est visible ici.