Le Financial Times a à son tour annoncé que des discussions avaient eu lieu entre le groupe Air France-KLM et les commissaires gérant la compagnie aérienne Alitalia, éventuellement en partenariat avec la low cost easyJet.

Le groupe franco-néerlandais avait déjà démenti la semaine dernière une information similaire du quotidien Il Sole 24 Ore, rappelant dans un communiqué qu’il « n’a pas participé au processus lancé par les autorités italiennes pour le rachat d’Alitalia. En conséquence, le Groupe n’a eu accès à aucune information confidentielle. Air France-KLM dément avoir déposé une offre pour le rachat d’Alitalia ». Mais selon l’article du FT le 20 janvier 2018 citant des personnes proches du dossier, les commissaires gérant Alitalia « ont rencontré les dirigeants d’AF-KLM à Paris » pour discuter de l’intérêt d’une « participation aux enchères, éventuellement avec une offre conjointe avec easyJet ». Et d’expliquer que le groupe ne pouvait guère ignorer la possibilité d’une offre, se retrouvant « coincé » entre ses rivaux Lufthansa et IAG, la première ayant déjà déposé une offre pour la compagnie nationale italienne placée sous administration extraordinaire en mai 2017 (en plus de la repris des actifs d’Air Berlin), et le second englobant la low cost Vueling très bien implantée en Italie. Le PDG d’Air France-KLM déclarait la semaine dernière qu’il « surveillait ce qui se passe » et « ajusterait sa position en conséquence ». Le FT affirme en outre qu’Air France-KLM « a eu accès » aux données financières d’Alitalia.

Le quotidien économique souligne que le groupe n’est pas seul à avoir été contacté par les commissaires : des pourparlers auraient aussi été entamés avec son actionnaire Delta Air Lines. Mais il rappelle également le passé compliqué du groupe avec Alitalia, citant Jean-Marc Janaillac qui avait déclaré l’année dernière : « je ne pense pas que l’expérience passée de KLM ou d’Air France dans ses relations avec Alitalia nous encourage à répéter l’expérience d’une présence directe en Italie ».

Trois offres de reprise d’Alitalia font aujourd’hui figure de favorites : celle de Lufthansa donc, qui exige cependant une restructuration avant tout accord, celle d’easyJet et celle du fonds américain Cerberus. Le gouvernement italien espérait conclure la procédure et nommer un interlocuteur exclusif avant les élections de de début mars ; cette date limite sera sans doute repoussée si Air France-KLM répond favorablement aux avancées des commissaires.

Aucune des compagnies concernées n’a encore commenté l’information du Financial Times. On rappellera que bien avant sa mise sous administration extraordinaire en mai dernier, Alitalia avait affiché son intention de quitter sa coentreprise avec Air France-KLM, jugée trop encombrante alors qu’elle disposait du soutien du nouvel actionnaire Etihad Airways – arrivé après le refus en 2013 du groupe franco-néerlandais de participer à une augmentation de capital du transporteur italien au bord de la faillite. En juillet 2017, Air France-KLM avait d’autre part annoncé la création d’une coentreprise globale avec Delta Air Lines et Virgin Atlantic, promettant un siège d’associé à Alitalia si elle survit – hors de Lufthansa bien sûr.