Les syndicats de la compagnie aérienne Brussels Airlines menacent de déclencher des grèves si les rumeurs sont confirmées ce lundi sur une restructuration qui supprimerait son ancrage belge, accompagnée du licenciement de ses dirigeants.

Un conseil d’administration de SN Airholding est prévu ce lundi 5 février 2018 à Francfort, chez le groupe Lufthansa qui avait acquis en décembre 2016 les 55% du capital de la compagnie nationale belge qu’elle ne possédait pas encore. Les médias belges ont multiplié les spéculations depuis vendredi, notamment sur les dissensions entre les quatre membres belges du CA et les cinq allemands – qui jusqu’à fin décembre dirigeaient la compagnie par consensus. Lufthansa souhaiterait se séparer du CEO Bernard Gustin et du directeur financier Jan de Raeymaeker selon la Libre Belgique, tandis que L’Echo évoque le départ de plusieurs centaines d’emplois vers Cologne, siège de la low cost Eurowings à qui Brussels Airlines est techniquement rattachée. Cette dernière pourrait adopter le même modèle à bas coûts, contrairement au modèle hybride défendu par M. Gustin. Rappelons que le patron de Lufthansa Carsten Spohr avait refusé de s’engager sur l’emploi en Belgique lors de l’achat des 55% du capital, insistant plutôt sur le « rôle de premier plan » que jouerait Brussels Airlines « pour amener la plate-forme paneuropéenne du groupe Eurowings vers de nouveaux sommets. Le nouvel ensemble sera un gage de réussite pour nos clients, nos actionnaires, le personnel et pour la Belgique ».

Aucun mouvement n’est annoncé pour le moment, les syndicats rappelant prudemment qu’il ne s’agit que d’hypothèses. Le Setca a déclaré à la RTBF craindre la disparition du nom Brussels Airlines sur les opérations européennes – la marque n’apparaissant plus que sur le long-courrier ; « nous avons libéré notre emploi du temps ces prochains jours pour mener des actions », a indiqué Paul Buekenhout du syndicat chrétien, tandis que Filip Lemberechts du syndicat libéral ACLVB précisait que « les trois syndicats sont sur la même longueur d’onde : nous sommes prêts à partir en grève ».