L’entame de l’année 2018 s’est déroulée « sous les meilleurs auspices » avec une croissance de 6,0% et quelques 660.000 passagers supplémentaires dans les aéroports français. Même inégalement partagée, l’expansion du trafic rejaillit sur l’ensemble du secteur et rares sont les acteurs à ne pas en tirer avantage, selon les statistiques de la DGAC.

Le marché intérieur dans son ensemble affiche une franche progression (+4,9%), souligne la Direction générale de l’aviation civile dans son indice mensuel TendanCiel. Mais cette réalité recouvre des situations toujours très diverses pour chacune de ses composantes. La fréquentation des lignes transversales en Métropole (+11,7%) et des relations entre  Métropole et Outre-mer (+12,6%) continue d’augmenter, encore ce mois-ci, de façon très intense ; les liaisons radiales entre Paris et le reste de la Métropole (+0,2%) font preuve d’une moindre santé avec cependant quelques exceptions remarquables comme Nice (+6,9%).

Le trafic international (+6,3%), du moins celui opéré depuis la Métropole, connaît une nette poussée en janvier 2018. À l’instar de la tendance dessinée en 2017, l’Afrique reste le continent dont l’attractivité connait le regain le plus intense (+9,5%) avec en particulier une pointe à +16,7% observée sur le Maroc. La croissance est également très vive avec l’Europe (+7,3%) où la Turquie (+24,5%) et l’Espagne (+10,9%) réalisent des performances à deux chiffres alors que le Royaume-Uni et l’Allemagne (respectivement +1,9% et +1,6%) n’engrangent que de modestes gains. L’Asie progresse de +4,0% notamment grâce à un pic observé sur sa principale destination (Émirats Arabes Unis +10,4%). L’Amérique est la région à connaître la hausse la plus modérée (+2,1%) avec cependant un retournement de tendance nettement confirmé sur le Brésil (+9,1%).

Côté pavillons, les tendances amorcées fin 2017 s’affermissent de façon spectaculaire en ce début d’année : les transporteurs français s’investissent avec succès à l’international en progressant davantage que leurs concurrents (+6,9% contre +6,0%) ; à l’inverse, ces derniers poursuivent leur offensive dans le ciel français avec une activité qui bondit de +25,7% là où les opérateurs tricolores n’enregistrent qu’un modeste gain de +1,4%, sur un marché qu’ils continuent cependant de dominer très largement. Le différentiel de croissance négatif pour les opérateurs nationaux s’établit ainsi à -2,4 points en janvier, soit un niveau sensiblement meilleur que les -3,6 points observés sur l’ensemble de  2017. Quoique continue, l’érosion de la part de marché du pavillon national semble se ralentir en ce début d’année : -0,5 point en terme de passagers et -0,3 point en passagers kilomètres transportés (PKT).

Côté aéroports, les contrastes se renforcent en janvier au sein du panel des dix premiers terrains : Nantes (+17,2%), Nice (+12,8%) et Bâle-Mulhouse (+10,9%) constituent le podium du mois ; Lyon (+6,9%) et Toulouse (+8,6%) enregistrent également une hausse au-dessus de la moyenne. Les autres grandes plateformes observent une progression moindre mais cependant significative : CDG (+4,9%), Marseille (+4,8%), Orly (+3,8%) et Bordeaux (+3,4%); pour sa part, Beauvais (-2,9%) entame l’année une nouvelle fois en repli, mais toutefois à un rythme qui s’atténue.

Côté régularité, les indicateurs relatifs à la ponctualité des vols au départ connaissent un sensible redressement ce mois-ci alors que janvier constitue traditionnellement une période des plus critiques de l’année en ce domaine : le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure s’établit à 24,1%, en baisse de 3,1 points ; le retard moyen (tous vols confondus) s’établit à 13,2 minutes, soit 2,0 minutes de moins qu’en janvier 2017.

Enfin côté mouvements aériens, le nombre de vols contrôlés en France métropolitaine croît de manière très certaine en janvier (+3,4%). Comme à l’accoutumée, ce mouvement profite du fort dynamisme des survols du territoire national (+4,2%), mais il bénéficie également ce mois-ci d’un net regain du nombre de vols touchant le territoire (mouvements domestiques métropolitains +3,8%, liaisons à l’international et avec l’Outre-mer +2,3%).