Onze syndicats de la compagnie aérienne Air France ont appelé à de nouvelles journées de grève les mardi 10 et mercredi 11 avril, en plus de celles prévues demain et samedi, réclamant toujours une augmentation salariale de 6% pour tous.

Après trois journées de grève depuis février ayant entrainé chaque fois l’annulation d’environ un quart des vols de la compagnie nationale française, et les deux prévues cette semaine, les syndicats maintiennent la pression : ils ont annoncé hier un nouveau préavis pour deux jours supplémentaires, les 10 et 11 avril 2018. Les trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF et Alter) dénoncent dans un communiqué « le refus obstiné » de la direction de prendre en considération « la moindre de (leurs) demandes », et ont donc décidé de « poursuivre le mouvement de grève en posant deux jours supplémentaires ». Air France « ne semble pas prendre au sérieux la détermination des salariés », ajoutent-ils. L’intersyndicale, regroupant également deux syndicats d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC), et cinq de personnel au sol (CGT​, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant au total 52,6% des voix du personnel, plus l’UNAC, a suivi ce nouvel appel à la grève selon plusieurs de ses membres.

Dans un communiqué repris par Le Monde, la compagnie aérienne « déplore » ce nouvel appel à la grève, « alors même que la direction a convié les organisations syndicales pour de nouvelles réunions de négociations », le 5 avril avec les pilotes et la veille avec les autres catégories du personnel. Il faut « privilégier le dialogue » afin d’éviter la grève, poursuit la direction, et « limiter l’impact sur la situation économique encore fragile de l’entreprise ».

Rappelons que les syndicats demandent toujours une augmentation de salaire de 6% (et 10,7% pour les pilotes) pour prendre en compte l’inflation des sept dernières années, et ont rejeté la proposition de la direction sur un mécanisme d’ajustement salarial pour les employés dont les salaires ont progressé moins vite que l’inflation. Les augmentations décidées par Air France pour 2018 (mais approuvée par seulement deux syndicats, la CFE-CGC et la CFDT représentant 31,3% des voix du personnel) sont de 0,6% en avril puis 0,4% en octobre, plus une enveloppe de 1,4% permettant pour les employés au sol une série de primes et promotions. L’intéressement reversé aux 44.200 employés, après les bons résultats de 2017, représente en outre quelque 130 millions d’euros selon le Directeur général Franck Terner interrogé par Le Parisien, ce qui « avec le déblocage des grilles de rémunérations et diverses autres mesures » coûterait 200 millions d’euros à la compagnie. Air France avait chiffré à 240 millions d’euros le prix de l’augmentation générale demandée, soit 40% du bénéfice opérationnel de 588 millions d’euros dégagé en 2017.

L’impact estimé de la grève de mardi 3 avril sera connu plus tard dans la journée, Air France rappelant que seuls les vols AF opérés par ses avions ou ceux de Joon sont concernés par la grève, pas ceux de la filiale régionale HOP! ni ceux opérés en partage de codes par d’autres compagnies (KLM, Delta Air Lines etc.). Les mesures commerciales habituelles, telles que la possibilité de report sans frais quel que soit le tarif, sont mises en place. Environ un quart du programme de vol avait été annulé vendredi dernier, le 23 mars et le 22 février, le long-courrier étant également affecté.

Air France : deux grèves de plus les 10 et 11 avril 1 Air Journal