La compagnie aérienne Air France compte assurer environ 70% de son programme de vol samedi, cinquième des onze jours de grève prévus par une intersyndicale regroupant tous les corps de métiers et réclamant une augmentation générale de 6% (et de 10,7% pour les pilotes).

Samedi 7 avril 2018, la compagnie nationale française devrait opérer moins de vols que lors des précédant jours de grève, avec 75% des vols long-courriers assurés, 65% de ses vols moyen-courriers au départ et vers l’aéroport de Paris-CDG et 70% des court-courriers à Paris-Orly et en province. Seuls les vols AF opérés par ses avions ou ceux de Joon sont concernés par la grève, pas ceux de la filiale régionale HOP! ni ceux opérés en partage de codes par d’autres compagnies (KLM, Delta Air Lines etc.). Air France affiche un taux de grévistes en hausse « sur les salariés engagés et soumis à la loi Diard », à 34% chez les pilotes, 26,2% pour les personnels navigants commerciaux (hôtesses de l’air et stewards) et 18,7% pour les personnels au sol. Comme lors des précédentes grèves, des perturbations et des retards ne sont pas à exclure. Les mesures commerciales habituelles, dont la modification de réservation sans frais quelque soit la classe de voyage ou l’avoir valable pendant un an, ont été mises en place.

Après quatre jours de grève ayant entrainé en moyenne l’annulation d’un quart des vols, plus la journée de demain, Air France fait encore face à des arrêts de travail les 10 et 11, 17 et 18 puis 23 et 24 avril. L’intersyndicale regroupant trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF et Alter), deux syndicats d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC), et cinq de personnel au sol (CGT​, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant au total 52,6% des voix du personnel, plus l’UNAC « reste déterminée à poursuivre le combat jusqu’à obtention d’une augmentation de 6% des grilles de salaires pour l’ensemble du personnel » (et 10,7% pour les pilotes). Les organisations ont rejeté la proposition de mécanisme d’ajustement salarial pour les employés dont les salaires ont progressé moins vite que l’inflation.

Rappelons que les augmentations pour 2018 décidées par la compagnie (mais approuvée par seulement deux syndicats, la CFE-CGC et la CFDT représentant 31,3% des voix du personnel) sont de 0,6% en avril puis 0,4% en octobre, plus une enveloppe de 1,4% permettant pour les employés au sol une série de primes et promotions. L’intéressement reversé aux 44.200 employés, après les bons résultats de 2017, représente en outre quelque 130 millions d’euros. Air France avait chiffré à 240 millions d’euros le prix de l’augmentation générale demandée, soit 40% du bénéfice opérationnel de 588 millions d’euros dégagé en 2017.