Les pilotes espagnols de la compagnie aérienne low cost Vueling seront en grève les 25 et 26 avril ainsi que les 3 et 4 mai. Environ 20% des vols seront annulés demain, mais 86% des passagers devraient échapper à l’impact de ce mouvement lancé pour dénoncer des conditions de travail et salariales inférieures aux rivales européennes, et un déséquilibre entre la croissance dans le pays et à l’étranger. 

La spécialiste espagnole du vol pas cher a publié une liste de 122 vols annulés mercredi, principalement au départ et vers sa base à l’aéroport de Barcelone-El Prat (76 vols au total). Paris sera par exemple affecté, avec la suppression à Orly de douze rotations (Barcelone, Florence, Rome, Lisbonne…) et à CDG de trois autres (Londres-Gatwick et Prague). Vueling précise que « 80% des vols ont été protégés » par le ministère des transports, les obligations de service public l’obligeant à maintenir de toute façon l’intégralité des liaisons vers les îles Baléares et Canaries. 30% des routes intérieures « dont l’itinéraire alternatif est inférieur à cinq heures » fonctionneront également, tout comme 51% des routes intérieures « dont l’itinéraire alternatif est supérieur à cinq heures » et 51% des liaisons internationales vers et depuis l’Espagne.

Le syndicat national des pilotes de ligne SEPLA a déposé un préavis de grève de deux fois 48 heures chez Vueling, affirmant qu’elle ne respecte pas ses engagements. Son dirigeant Juan Manuel Redondo expliquait que les revenus des pilotes de la low cost sont « entre 30% et 60% inférieurs » à ceux des easyJet, Ryanair ou autres Norwegian, avec un salaire de base débutant à 1000 euros. Et cela « n’est pas amélioré dans la négociation en cours pour une troisième convention collective », une négociation « bloquée » par Vueling, ce qui créerait un « malaise » ayant justifié le départ récent de « 120 pilotes ». Près de 90% des pilotes consultés ont voté en faveur de la grève.

Le SEPLA a en outre affirmé que la low cost n’appliquait déjà pas plusieurs points de la convention collective actuelle, en particulier sur le processus de sélection, les congés temporaires ou le planning des jours de repos. Et elle violerait la promesse de ne pas ouvrir de bases à l’étranger sans consultation préalable du syndicat, au détriment des pilotes espagnols, alors qu’il était prêt à signer pour une croissance de 15% en Espagne et 85% à l’étranger contre des garanties sur les emplois en Espagne.

Vueling a reconnu qu’aucun accord n’avait été trouvé avec les pilotes « après des mois de négociation », et qu’elle regrettait en être arrivé là « même si elle a le plus grand respect pour le droit à la grève ». Les discussions se poursuivent.

Grève pilotes chez Vueling : 20% des vols annulés mercredi et jeudi 1 Air Journal