Le Conseil d’administration de la compagnie aérienne Air France-KLM serait prêt à augmenter le salaire de son futur PDG pour attirer les meilleurs candidats. Les deux principaux syndicats de pilotes d’Air France trouvent inadmissibles les opinions exprimées par d’anciens dirigeants syndicaux.

On sait désormais que le nouveau patron du groupe aérien franco-néerlandais sera nommé en septembre, le comité de nomination continuant sa recherche de l’oiseau rare après l’abandon des pistes concernant la PDG de la RATP Catherine Guillouard et Philippe Capron de Veolia. Une piste envisagée est celle d’une augmentation du salaire de base de ce futur PDG, fixée à 600.000 euros (hors primes), qui pourrait atteindre 2,5 millions d’euros selon le JDD et donc se rapprocher de celui des patrons des groupes Lufthansa et IAG (près de 4 millions pour Carsten Spohr en 2017 dans le premier cas, jusqu’à 8,8 millions pour Willie Walsh en 2015 primes inclues dans le second). Cette augmentation serait nécessaire pour attirer un dirigeant international, scénario apparemment privilégié pour la direction d’Air France-KLM – dont le modèle de gouvernance n’a pourtant toujours pas été arrêté.

Le principe d’un président non-exécutif d’Air France-KLM associé à un CEO et chapeautant les dirigeants des deux compagnies aériennes serait toutefois en voie de s’imposer. Le comité de nomination consulterait « beaucoup plus » les actionnaires Delta Air Lines et China Eastern Airlines, tandis que le COMEX d’Air France a d’ores et déjà « voté » en faveur du patron de KLM Pieter Elbers (qui aurait refusé). L’Etat français, actionnaire à hauteur de 14% avec 23% des droits de vote, a rappelé au passage son incapacité à s’opposer à un e augmentation de salaire du PDG : cette décision est du seul ressort du Conseil d’administration.

Toutes les rumeurs autour du futur PDG du groupe de l’alliance SkyTeam n’ont guère attiré les commentaires de l’intersyndicale d’Air France, qui avaient mené quinze jours de grève depuis février pour obtenir des augmentations de salaires – puis décidé d’attendre la nomination avant de décider de poursuivre le mouvement ou non. La hausse de salaire fera automatiquement grincer des dents, mais c’est sur un autre terrain que le SNPL et le SPAF, premier et deuxième syndicat de pilotes chez Air France, ont décidé de communiquer vendredi. Signé de leurs présidents respectifs Philippe Evain et Grégoire Aplincourt, le communiqué explique que « pendant que divers noms de PDG pour Air France-KLM apparaissent en une, puis disparaissent, des revenants d’un certain syndicalisme pilote s’agitent et alimentent ce désordre médiatique. Et alors que ces messieurs ne représentent plus que les intérêts d’obscures chapelles – et certainement pas ceux des pilotes d’Air France ni de KLM – ils trouvent une oreille attentive auprès d’une certaine presse (dont AJ NDLR) qui leur offre sur un plateau un auditoire inespéré ».

« Il n’est pas admissible que d’anciens représentants qui n’ont plus aucun mandat syndical exécutif ou une quelconque représentativité de la corporation intriguent ainsi pour appuyer leur « poulain » échoué sur un banc de sable, après tant de mauvais choix. Déjà à l’époque, ces coteries n’avaient pas l’intérêt général des salariés comme préoccupation. Les syndicats pilotes SNPL et SPAF dénoncent les manœuvres qui viennent troubler un peu plus, fausser et pour le moins retarder le difficile processus en cours. Le processus pour parvenir à trouver le meilleur candidat et la meilleure gouvernance pour la compagnie est par essence complexe. Il nécessite de la sérénité et une voix des salariés portée avec responsabilité par leurs représentants élus. C’est le travail de communication et de transparence que nous conduisons avec le souci de l’intérêt des pilotes et de la compagnie ».

Air France-KLM : salaire du PDG multiplié et syndicats vexés 1 Air Journal

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