La compagnie aérienne low cost Ryanair a enregistré le mois dernier un trafic passager en hausse de 4% par rapport à juillet 2017. Elle condamne l’annonce par le syndicat Forsa d’une cinquième grève de ses pilotes irlandais le 10 aout, la quatrième étant menée ce vendredi.

En juillet 2018, la spécialiste irlandaise a vu son trafic progresser de 4% à 13,1 millions de passagers, avec un coefficient d’occupation de ses Boeing 737-800 stable à 97% « sur des tarifs plus bas ». Ryanair précise que le sous-effectif du contrôle aérien en Europe, la mauvaise météo et des grèves « pas nécessaires » de pilotes, hôtesses de l’air et stewards ont entrainé « plus de 1000 annulations de vols, contre 23 en juillet 2017 ».

Sur les douze derniers mois en trafic roulant, la low cost a transporté 133,5 millions de passagers, un trafic en hausse de 7%.

Selon le directeur du marketing Kenny Jacobs, « malheureusement près de 200.000 clients de Ryanair ont vu leurs vols annulés en juillet en raison de pénuries répétées d’ATC au Royaume-Uni, en Allemagne et en France, de mauvaises conditions météorologiques et de grèves inutiles des pilotes et des membres d’équipage. Ryanair, avec d’autres compagnies aériennes européennes, appelle à une action urgente de la part de la Commission européenne et des gouvernements pour remédier aux conséquences de ces pénuries de personnel qui perturbent les projets de voyage de millions de consommateurs européens cet été ».

Alors que les pilotes irlandais de Ryanair sont de nouveau en grève ce 3 aout 2018, entrainant l’annulation de 20 vols entre l’Irlande et le Royaume Uni sur les 290 prévus, le syndicat Forsa a appelé à un autre arrêt de travail pour le vendredi 10 aout – jour choisi par les syndicats en Belgique et en Suède pour se mettre en grève, qui pourraient être rejoints par leurs homologues en Allemagne et aux Pays-Bas. La compagnie aérienne condamne cette annonce alors qu’elle avait appelé à une réunion avec le syndicat mardi prochain – si aucun nouvel appel à la grève n’était lancé. Kenny Jacobs a parlé de décision «  irresponsable, injustifiée, perturbatrice et préjudiciable à son activité », et de nouveau accusé Forsa de rejeter tous les appels à la négociation « en raison de la présence de pilotes Aer Lingus qui travaillant en coulisses avec les autres syndicats européens ».

Le syndicat a de son côté expliqué que l’annonce la semaine dernière d’une réduction de voilure à Dublin, avec menaces de transfert vers la Pologne de 300 postes de pilotes et PNC, a « entraîné un durcissement prévisible de son personnel ». Il rappelle avoir prévenu depuis un mois que les grèves se poursuivraient « jusqu’à ce que ses demandes raisonnables pour les pilotes évoluent sensiblement » en ce qui concerne un accord sur une répartition équitable des transferts de base, des congés annuels et des promotions. Et il accuse à son tour Ryanair de n’avoir « accepté que deux heures de pourparlers » dans les 19 jours qui ont suivi le premier arrêt de travail. Forsa se dit « disponible pour des discussions et prêt à explorer l’option d’une médiation », ce que la low cost a jusque là exclu.