Le quatrième jour de grève des hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Lufthansa aura un impact moindre qu’hier, avec les annulations de « seulement » 126 vols long-courriers et 10 vols régionaux qui affecteront 27.300 passagers. Le syndicat UFO des PNC de la compagnie nationale allemande poursuit son mouvement de grève ce 10 novembre 2015, dans les aéroports de Francfort (de 4h30 à 23h00), de Munich (de 5h00 à 23h59) et de Düsseldorf (de 4h30 à 23h00). Seuls les liaisons long-courrier sont affectées dans les deux principaux hubs de Lufthansa, ce qui lui permet par exemple d’opérer aujourd’hui six rotations entre Francfort et Paris-CDG. La compagnie affirme que pratiquement tous les vols intérieurs et européens seront assurés mardi, et rappelle que la grève ne concerne pas les filiales du groupe Lufthansa CityLine, Germanwings, Eurowings, Air Dolomiti, Austrian Airlines, Swiss et Brussels Airlines. Malgré l’annonce d’une réunion aujourd’hui entre la direction de la compagnie de Star Alliance et le syndicat UFO sur le sujet des préretraites, le ton ne s’est pas amélioré : « il n’y a même pas une tentative de reprise de contact de la part de la direction », affirmait hier le président d’UFO Nicoley Baublies qui aurait présenté à la direction des propositions concrètes pour économiser 10% sur les frais en personnel. Le syndicat a rejeté la dernière offre de Lufthansa, qui comprend « si la grève s’arrête immédiatement » un versement unique de 3000 euros à chaque salarié (contre 2000 euros précédemment), une augmentation de salaire de 1,7% à compter du 1er janvier puis une nouvelle hausse de 1,7% en 2017. Le communiqué de la compagnie précise que la nouvelle offre représente une augmentation de 6% de la rémunération totale des 19.000 PNC, et qu’elle accepte en outre les demandes d’UFO sur les départs en préretraite à 55 ans, applicables « sans exception à tous le personnel de cabine actif à ce jour ». Et elle insiste de nouveau sur le fait que le régime des PNC est « sans rival dans l’industrie ». Autre conséquence de cette grève des PNC, qui coûterait 10 à 20 millions d’euros par jour à Lufthansa sans compter le montant des remboursements, des hébergements ou des changements de réservation : le Conseil d’administration va « réévaluer » le développement de sa flotte à partir de l’année prochaine. Les routes et les capacités pour l’année 2016 vont être passées au crible, tandis que les routes non profitables vers l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique du Sud seront remises en question. « Améliorer de nouveau notre offre est difficile », explique le président du CA Karl Ulrich Garnadt, « il est clair pour nous que l’offre actuelle nous empêche d’atteindre les améliorations nécessaires et urgentes des coûts et de la compétitivité, et que l’écart avec nos principales rivales va encore s’accroitre ». Le syndicat UFO a prévu de faire grève jusqu’au vendredi 13 novembre en cas d’échec des négociations, ce qui ferait de ce mouvement social de PNC le plus long de l’histoire de Lufthansa.