Le Bureau de la Sécurité des Transports Australien (ATSB) devrait annoncer officiellement avoir découvert un potentiel défaut de fabrication dans les réacteurs Rolls Royce Trent 900 de l'Airbus A380, similaires à celui qui avait explosé lors d'un vol Qantas le 4 novembre dernier. En accord avec Rolls Royce, les enquêteurs mettent la responsabilité de l'incident - qui s'était terminé avec plus de peur que de mal - sur un composant mal placé qui aurait usé la paroi d'une canalisation apportant le carburant dans le moteur, provoquant des fissures puis des fuites et enfin un feu, le tout se terminant avec l'explosion d'une partie du réacteur. Ils ajoutent que ce défaut aurait pu déclencher une panne "potentiellement catastrophique". En parlant de défaut de fabrication, l'ATSB va donc plus loin que les premiers rapports qui mentionnaient seulement des vibrations ayant pu causer la rupture des canalisations dans cette même partie du moteur. L'ATSB va recommander de nouvelles inspections sur tous les avions équipés du réacteur de Rolls Royce, demandant à ce dernier mais aussi aux compagnies et aux régulateurs de tout faire pour s'assurer que l'A380 peut continuer à voler sans danger. Qantas, qui avait immobilisé ses 6 superjumbos pendant 23 jours après l'incident, a immédiatement annoncé qu'elle allait procéder à cette nouvelle campagne d'inspection des réacteurs Trent 900, tout en "maintenant sa grande confiance" dans l'A380. Mais elle a dans le même temps lancé une action en justice contre Rolls Royce dans l'espoir d'obtenir des compensations financières, dont le montant pourrait approcher les 100 millions de dollars. Outre Qantas, Singapore Airlines et Lufthansa sont les compagnies aériennes dont les A380 sont motorisés par Rolls Royce, Air France et Emirates ayant opté pour le réacteur d'Engine Alliance GP7200.