La remise du rapport d'inspection du ministère des transports et la table ronde qui a suivi ont partagé les responsabilités entre les acteurs de la pagaille causée par les chutes de neige de Noël à l'aéroport de Roissy. Parlant de double déficience opérationnelle, capacité de dégivrage et manque d'information, le gouvernement a finalement renvoyé dos-à-dos Aéroports de Paris et les compagnies aériennes, sans sanctionner personne. La déficience opérationnelle est évidemment d'abord le fait d'ADP, gestionnaire de Roissy – Charles de Gaulle, dont la gestion de l'information sur l'état des stocks de glycol est en partie à l'origine de l'embouteillage, mais aussi le manque d'installations pour dégivrer les avions. Malgré ses dénégations sur la pénurie de glycol (qui dépendait en fait du caractère collant ou non de la neige), ADP a fort bien entendu le message et promis d'investir d'ici l'hiver prochain 60 millions d'euros, avec construction de nouvelles aires de dégivrage et l'apparition de matériels supplémentaires – sans augmenter les taxes apparemment. Son stock de glycol passera également de six à dix jours, comme dans tous les autres aéroports français. Mais les compagnies aériennes ne sont pas sorties blanchies de la neige de Noël. Si des milliers de passagers ont passé la nuit du 23 au 24 décembre à Roissy, ce serait surtout dû au manque d'informations données par ses compagnies. Le gouvernement les obligera désormais à avoir au moins un représentant en permanence dans les aéroports, à tenir les passagers au courant des changements ou problèmes par SMS et à améliorer leur affichage. Et comme pour le volcan islandais, un médiateur fera son apparition. Pour consoler tout le monde, le ministère a toutefois rappelé que la pagaille avait d'abord été créée par des chutes de neige exceptionnelles, et que l'enneigement des accès à Roissy avait encore compliqué la donne. Tout le monde a donc pu repartir en promettant de faire mieux la prochaine fois…