Alors que l’entente entre les salariés et la direction sur un gel des salaires et des prestations retraites, qui lui avait permis d’éviter la faillite en 2009, arrive à échéance le mois prochain, le transporteur canadien va devoir très prochainement lancer de nouvelles négociations salariales. Des négociations qui s’annoncent difficiles. Après 21 mois de gel des salaires et des prestations retraites, Air Canada va devoir retourner à la table des négociations. Le transporteur devra cette fois-ci faire face à cinq syndicats qui représentent ses répartiteurs, les agents de bord, les mécaniciens et les pilotes. Les discussions porteront sur les augmentations de salaire, les pauses repas payées, les vacances, les congés de maladie et l'amélioration des avantages sociaux. Selon plusieurs analystes, les syndicats pourraient demander une augmentation annuelle de 3,5 % des salaires et avantages sociaux. Et dans un contexte où la rentabilité devrait fortement croître mais où Air Canada reste fortement endetté (presque 1 milliard de dollars), certains craignent que les demandes soient plus élevées que cela. Air Canada dévoilera ses résultats pour le quatrième trimestre 2010 jeudi 10 février. Au troisième trimestre, le transporteur a vu ses profits bondir de près de 400 %. Ils sont passés de 68 millions de dollars en 2009 à 327 millions. Au cours de la dernière décennie, la compagnie aérienne canadienne à frôler la faillite à deux reprises. Après avoir été placé sous protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers — une façon polie de nommer une faillite ordonnée- en 2003, le transporteur accusait encore une dette de 5,4 milliards de dollars six ans plus tard. L’entente avec les salariés l’avait alors sauvé de justesse. Et depuis, Air Canada s’est employé à accroître ses revenus en redéployant sa flotte d'avions de façon plus efficace.