Comme beaucoup le pressentait, le constructeur européen Airbus a été mis en examen pour homicide involontaire par la juge Sylvie Zimmerman dans l'enquête sur l'accident le 1er juin 2009 du vol AF447 Rio-Paris qui avait causé la mort de 228 personnes au large du Brésil. Airbus est donc le premier mis en examen dans cet accident. Cette décision, qualifiée de prématurée par Thomas Enders, le président de l’avionneur, n’est pas étonnante. La juge avait en effet promis des inculpations aux familles des victimes, en s’appuyant sur les premiers résultats Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) qui met en cause les sondes de vitesse Pitot construites par Thalès. Air France, quant à elle, est convoqué demain chez la juge. La compagnie française retrouvera certainement l’avionneur sur le banc des mis en examen. En effet, les experts auraient notamment jugé "trop tardive et inefficace" la réaction d'Air France à de premières alertes sur la fiabilité des sondes Pitot. En l’absence des boîtes noires, le BEA, chargé des investigations techniques, estime que la défaillance de ces sondes est un des éléments expliquant l'accident, mais ne peut être à lui seul à l'origine de la catastrophe. De nouvelles opérations de recherche en mer de l'épave vont être lancées vers le 20 mars sur une nouvelle zone de 10.000 km2 pour retrouver l’épave et les boîtes noires. Seuls une partie de l’empennage et une cinquantaine de corps ont pour l’instant été retrouvés.