Les avocats de quatre familles de victimes françaises et une brésilienne ont porté plainte au Brésil, visant la reconnaissance des préjudices subis après le crash du vol Air France AF447 entre Rio et Paris, qui avait coûté la vie à 228 personnes le 1er juin 2009. Dans un communiqué de presse, le collectif d’avocats des victimes de la catastrophe aérienne mené par Me Martin-Chico explique avoir "déposé une demande au fond à l’encontre d'Air France et d'Airbus le 17 juin 2011 devant le tribunal de première instance de Rio de Janeiro. Cette saisine vient renforcer un premier référé déposé le 13 mai 2011 en France devant le tribunal de grande instance de Toulouse, et vise la reconnaissance de l’ensemble des préjudices subits par les familles." Les avocats expliquent en outre que cette double procédure judiciaire franco-brésilienne "est une démarche innovante qui vise la reconnaissance de la responsabilité d'Air France en tant que transporteur et celle d'Airbus au regard du rôle non négligeable de la conception et du fonctionnement de l’avion dans la survenance de la catastrophe." A Rio de Janeiro, Air France est assignée au titre de la Convention de Montréal de 1999 signée par 91 pays dont le Brésil, tandis que la comparution du constructeur de l'A330 "repose à la fois sur la localisation de l'accident – pour les autorités brésiliennes, la catastrophe a eu lieu dans l'Etat de Rio Grande do Norte – et sur la présence d'EADS au Brésil". Me Martin-Chico a déclaré à la sortie du tribunal de Rio "espérer que la justice brésilienne sera tout aussi sensible que la justice française au peu d'intérêt manifesté par Air France et Airbus à l'égard de ces familles." Il ajoute qu'Airbus a "ignoré la peine des familles des victimes" et n'a jamais cherché à connaître les difficultés auxquelles elles sont confrontées, tandis que la compagnie nationale n'aurait "proposé à ce jour qu'une indemnité de 16 500 euros à deux orphelins de 6 et 11 ans, une somme très éloignées des 500 000 euros par ayant droit réclamés par les avocats des familles." Le verdict brésilien est attendu dans les prochaines semaines. En France, le tribunal de grande instance de Toulouse doit rendre sa décision le 12 juillet prochain concernant la demande de provision formulée par les avocats des familles de victimes.