Trois anciens directeurs de la compagnie luxembourgeoise Luxair, trois responsables de la maintenance et l’un des pilotes du Fokker 50, qui s’est écrasé sur l’aéroport luxembourgeois du Findel le 6 novembre 2002 faisant 20 morts, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Luxembourg. Le procès du Fokker 50 de Luxair qui a commencé le 10 octobre dernier, laisse apparaître pas moins de 13 manquements à la procédure. Mais il y a au départ un défaut de l’appareil établi au niveau des verrous de sécurité, incitant le commandant de bord à faire sauter une première sécurité et opérer une procédure habituellement réservée à l’appareil au sol. Fokker, le constructeur de l’appareil en était conscient, quand dès 1999, il avait émis des alertes par deux fois à ses clients possesseurs de ce type d’appareil. Fokker qui a fait faillite n’est pas présent à ce procès. Rappelons que le même défaut est à l’origine d’un accident d’un Fokker 50 en mai 2004, mais que le constructeur a depuis, modifié le défaut sur tous les avions de ce type. 12 autres manquements à la procédure d’atterrissage accablent le commandant de bord (26 ans au moment du crash) inculpé de blessures et d’homicides involontaires ainsi que le copilote. Il est notamment reproché au deux jeunes pilotes d’avoir enclenché la procédure d’atterrissage, puis voyant que la visibilité était inférieure aux 300 mètres de visibilité obligatoire en raison d’un épais brouillard, d’avoir annulé cette opération en remettant les gaz. Mais quand la Tour de contrôle lui annonce 18 secondes plus tard qu’il a l’autorisation d’atterrissage, le commandant de bord, change à nouveau d’avis et réenclenche la procédure d’atterrissage, en totale contradiction avec les règles de sécurité. Il fait perdre autant qu’il le peut de la vitesse à l’avion qui finira par décrocher et s’écraser au sol.