W. James ou « Jim » McNerney, actuel patron de Boeing, est pessimiste avec la rentabilité de 787 Dreamliner qui s’éloigne dans le temps. « Ce ne sera pas pour tout de suite », a-t-il déclaré. « L’amélioration des marges du 787, ce n’est pas pour tout de suite, cela va prendre du temps », a admis le patron de Boeing lors d’une conférence de presse sur l’aérospatial et la défense. Aucune date n’a été avancée mais l’année 2012 sera déficitaire avec une cadence qui augmentera de façon poussive. Seulement cinq appareils ont été livrés à ce jour depuis qu’All Nippn Airways (ANA) a reçu le premier exemplaire fin septembre 2011 (après des mois de retard faut-il le rappeler). L’avionneur américain compte passer à un rythme de production de 3,5 appareils par mois d’ici la mi 2012 et à une production mensuelle de 10 Dreamliner d’ici fin 2013. Pour l’heure, il annonce un rythme de 2,5 par mois. Le 787 déplore à vrai dire des déboires à répétition, poids non conforme lors des premiers exemplaires livrés à ANA, et il y a quelques jours, l’avionneur reconnaissait des défauts de fabrication dans  l’assemblage du fuselage, pour des appareils sortant d’usine, et pouvant conduire à l’étiolement de certaines parties de la peau de la carlingue. Si aucun danger pour la sécurité n’est annoncé, Boeing va mener l’inspection des quelques rares modèles sortis depuis plusieurs mois. Boeing qui n’a livré que trois B787 en 2011 a fixé dans ses priorités 2012 l’augmentation de la cadence de production du 787, ainsi que de son B747-8, dont la rentabilité pour cette dernière s’annonce pour bientôt, à la condition que Boeing continue d’engranger les commandes, ce qui n'est pas encore fait aujourd'hui avec à peine 110 commandes (36 en version passagers et 70 en version cargo). Pour le 787, une nouvelle usine d’assemblage doit prochainement sortir ses premiers 787 en Caroline du Sud (a priori cet été), venant se rajouter à ceux d’Everett dans l’Etat de Washington. L’avionneur américain, distancé depuis neuf ans dans ses rythmes de production par Airbus, espère livrer de 70 à 85 Dreamliner et 747-8. La moitié environ seraient des 787 Dreamliner. Maigre consolation pour Boeing, son grand rival européen Airbus a aussi reconnu des problèmes de fabrication sur son A380, avec l’apparition prématurée de « criques » sur son fuselage, des microfissures habituellement significatives d’usure de l'appareil, un défaut de fabrication aujourd'hui résolu, a admis Airbus .