Il n’aura suffi que d’un mois de négociations et d’un chèque de 6,5 milliards de dollars (5,16 milliards d'euros) : le groupe américain UPS, leader mondial du transport express, vient en effet de racheter le groupe néerlandais TNT qui traversait une mauvaise passe : 359 millions de dollars de perte nette l’an dernier. Le géant américain, lui, se porte bien, son chiffre d’affaire a dépassé les 50 milliards de dollars en 2011 grâce à sa flotte de 523 appareils dont 300 en location, UPS livre chaque jour dans 220 pays plus de 15 millions de colis. Avec TNT Express, le nouveau groupe ainsi formé devrait compter 77 000 salariés et 46 avions supplémentaires, de quoi combler son retard sur le vieux continent et de faire jeu égal avec le groupe allemand DHL qui ne détient plus que 47% du marché européen de l’express. Financièrement, ce rachat devrait permettre de faire des économies. Le groupe prévoit en effet d’économiser entre 500 et 700 millions de dollars par an dès 2015, grâce à notamment une meilleure efficacité des plateformes logistiques et à une optimisation de sa flotte. L’objectif annoncé par UPS est d’atteindre 50% des ventes à l’international dans les 5 prochaines années contre 26% à l’heure actuelle. Cette transaction a suscité de vives craintes parmi le personnel du site liégeois de TNT à Bierset. Quelque 2.200 emplois sont en effet liés à la présence de TNT  sur ce site, dont 500 chez TNT Airways et environ 200 dans la filiale de maintenance XR services, sans compter les emplois indirects induits par les activités du transporteur. Cette annonce de rachat, entraînant la transformation obligatoire de l’actionnariat de TNT Airways, condition imposée par les autorités européennes, pourrait donc créer un leader global sur le marché de la logistique, reste qu’elle doit encore obtenir le feu vert des autorités de la concurrence : pour l’allemand DHL, ce rachat ne passe vraiment pas comme une lettre à la poste.