Airbus devrait annoncer en début de semaine prochaine l’ouverture d’une usine d’assemblage d’A320 en Alabama, sa première incursion sur le terrain de chasse favori du concurrent Boeing. Selon le New York Times, le constructeur européen doit préciser le 2 juillet 2012 son projet d’implantation à Mobile en Alabama, même si des sources chez Airbus affirment que rien n’est arrêté. Le site de Mobile est celui qui avait été retenu pour le contrat géant des ravitailleurs en vol pour l’Armée de l’Air américaine, qu’Airbus avait gagné puis finalement perdu face à son concurrent local. Plusieurs centaines de millions de dollars seraient investis sur place afin d’assembler les monocouloirs, comme c’est déjà le cas à Tianjin où trois A320 sont produits chaque mois. Imiter aux Etats-Unis ce qui se fait déjà en Chine semble logique pour Airbus, car s’il fait jeu égal globalement avec Boeing sur le marché des monocouloirs, il ne pèse ici qu’environ 20% – alors qu’il s’agit du plus gros marché mondial. S’installer en Alabama lui permettrait de répondre aux tentations nationalistes des compagnies aériennes américaines (le Made in America est encore porteur), mais aussi de vendre ses appareils en dollars – et donc échapper aux soubresauts de l’euro. L’utilisation d’ouvriers non syndiqués l’aiderait en outre à abaisser les coûts de production. Le dernier monocouloir d’Airbus, l’A320neo, a déjà séduit American Airlines, JetBlue Airways, Spirit Airlines ou Frontier Airlines, les A320 classiques équipant déjà les flottes d’US Airways ou United Airlines entre autres – même si cette dernière semble pencher en faveur du Boeing 737 MAX. Airbus estime que sur les 19 200 avions qui se vendront d’ici 2030, 70% seront des monocouloirs