L'Allemagne, l'Espagne, la France et le Royaume-Uni, pays où est implanté Airbus, ont demandé mardi, au premier jour du salon aéronautique ILA de Berlin, un report de la date de mise en application du système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (ETS) afin d'éviter des mesures de rétorsion de la Chine. Malgré la dernière commande chinoise, cinquante Airbus A320 dont vingt A320neo vendus à la société de leasing ICBC Financial Leasing, la taxe carbone reste une menace pour l’avionneur européen. En effet, la Chine menace de prendre des mesures de rétorsion - y compris de clouer au sol des avions européens - si l'Union européenne sanctionne les compagnies aériennes chinoises pour non-respect des quotas d'émission de gaz polluants dans le cadre de l'ETS. Selon son président exécutif, Fabrice Brégier, si ce contentieux n'est pas résolu, Airbus devra réduire son objectif de production de l'A330 très bientôt. Les quatre gouvernements européens vont donc tenter de faire pression sur la Commission européenne en faveur d'une suspension du démarrage de la taxe carbone prévu en avril 2013. Les ministres européens ne sont pas opposés au principe d'une taxation mais exhortent à un dispositif général, un accord trouvé dans le cadre de l'OACI (organisation internationale de l'aviation civile), dont la prochaine assemblée générale aura lieu en septembre 2013. Pour rappel, la taxe carbone européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour l'heure, seules les compagnies européennes s'y conforment véritablement. Outre la Chine, les Etats-Unis et la Russie notamment mènent depuis plusieurs mois une fronde contre ce système, qu’ils jugent illégal.