Le Bahreïn a accepté de recapitaliser sa compagnie aérienne Gulf Air à hauteur de 380 millions d’euros, à condition de diviser par deux sa flotte, son réseau et son personnel. Aux termes de l’accord annoncé le 15 octobre 2012, les fonds permettront à la compagnie nationale de payer ses obligations envers les créanciers et « couvrir ses coûts de restructuration futurs », afin de « parvenir à des réductions spectaculaires des coûts et des responsabilités financières de la compagnie », comme l’annonce son communiqué. Sa flotte de 34 appareils, tous Airbus sauf deux Embraer E190, devra être divisée par deux (deux pour desservir Paris et Londres et le reste pour la région), tandis que son réseau sera réduit à 31 routes, avec pour objectif le transport de 2,2 millions de passagers par an. Côté emploi, 1800 postes sur 3800 devraient être amenés à disparaitre, le pourcentage d’étrangers devant en outre retomber à 24%. Une restructuration « agressive » qui devrait permettre à Gulf Air de réduire ses pertes d’environ 195 millions d’euros l’année dernière à 120 en 2017. Le parlement bahreïni avait opposé en avril dernier un veto au projet de recapitalisation à hauteur de 1,36 milliards d’euros, estimant n’avoir aucune garantie sur le fait que cette somme « énorme » n’entrainerait pas de gaspillage. Le nouveau chiffre présenté hier par le gouvernement et les concessions attachées ont été jugés plus raisonnables, tout comme l’annonce que Gulf Air cherchera enfin à récupérer les 240 millions d’euros dus par le sultanat d’Oman, qui s’en était retiré il y a cinq ans. Lancée en 1950, Gulf Air a beaucoup souffert de l’émergence de ses rivales Emirates Airlines et Etihad Airways (cette dernière est aujourd’hui dirigée par son ancien PDG, James Hogan). Mais pour son dirigeant Samer Majali, la crise est surtout due à une série sans précédant de facteurs régionaux et économiques, les problèmes de sécurité et le cours du pétrole la forçant à abandonner huit de ses routes les plus rentables depuis le début de l’année (dont Kuala Lumpur, Genève ou Milan). Gulf Air partage aujourd’hui ses codes avec American Airlines, BMI, Cyprus Airways, Egyptair, Garuda Indonesia, KLM, Malaysia Airlines, Philippine Airlines, Saudia ou Thai Airways entre autres – plus la SNCF.