La Cour Européenne de Justice a rappelé à l’ordre la compagnie aérienne low cost Ryanair hier, donnant raison à une passagère qui réclamait le remboursement total des frais engagés après l’annulation d’un vol lors de l’éruption en 2010 du volcan Eyjafjöll. Denise McDonagh était à Faro le 17 avril 2010 quand son vol retour vers Dublin a été annulé comme tant d'autres en raison du nuage de cendres craché par le volcan islandais. Coincée au Portugal pendant neuf jours, elle avait décidé de poursuivre Ryanair quand sa demande de remboursement de 1130 euros en frais divers a été rejetée. Le tribunal de Dublin s’était alors retourné vers la CEJ, lui demandant de préciser si l'impact du volcan allait au-delà des « circonstances extraordinaires » telles que présentes dans la directive EU261, et dans le cas contraire si les articles vont au-delà des exigences de soin de la convention de Montréal sur les droits des passagers ou de la charte européenne des droits fondamentaux. Dans sa décision du 31 janvier 2013 donnant raison à la plaignante, la CEJ a rappelé que les transporteurs aériens doivent en cas d’annulation de vol « procurer gratuitement, compte tenu du délai d’attente, des rafraîchissements, des repas et, le cas échéant, un hébergement à l’hôtel, un transport depuis l’aéroport jusqu’au lieu de l’hébergement ainsi que des moyens de communication avec les tiers ». Les compagnies sont « tenues de remplir cette obligation même lorsque l’annulation du vol est due à des circonstances extraordinaires », la Cour précisant toutefois que ces circonstances les exemptent de payer la compensation statutaire qui peut atteindre 600 euros. Ryanair a « regretté » la décision de la Cour du Luxembourg, qui permet désormais aux passagers de « réclamer des indemnités pour des annulations de vols qui sont clairement et sans ambiguïté en dehors du contrôle d’une compagnie aérienne ». La low cost prévient que le jugement va faire augmenter considérablement le coût des vols en Europe, les transporteurs étant « obligés » de relever le prix du billet d’avion pour faire face aux futures demandes d’indemnisation. Lors des 17 jours de fermeture de l’espace aérien européen en avril et mai 2010, plus de 100 000 vols avaient été annulés, coûtant 1,3 milliards d’euros aux compagnies aériennes. Ryanair avait à elle seule supprimé près de 9500 vols, affectant 1,45 million de ses passagers. En décembre 2010, elle annonçait que « plus de 90% des demandes de remboursement liées au volcan » avaient été réglées pour environ 32 millions d’euros, le restant concernant « un petit nombre de cas de reçus non fournis ou de demandes déraisonnables » - dont celui de Denise McDonagh.