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Quels sont les spécificités du déneigement d’un aéroport comme Paris-Charles de Gaulle ?
L’aéroport Paris-Charles de Gaulle est implanté sur une superficie de plus de 3257 hectares. Les 4 pistes de l’aéroport représentent à elles seules la superficie de 113 terrains de football à déneiger. Il faut rajouter à cela près de 80 kilomètres de voies de circulation et de plus de 300 postes de stationnement avions. Vous imaginez donc aisément le défi que représente le déneigement d’un aéroport comme le nôtre. On compte en moyenne 30 minutes pour déneiger une piste longue de 4200 mètres et 20 minutes pour les pistes courtes de 2700 mètres. Une piste doit être traitée sur une largeur de 60 mètres, à savoir 4 fois la largeur d’une autoroute à deux voies. La neige est poussée et balayée par des engins d’une puissance de 1000 chevaux disposés sur toute la largeur de la piste et repoussée le plus loin du bord pour éviter la formation de congères qui pourraient créer des obstacles dangereux pour les réacteurs des avions. Il s’agit en fait d’un ballet savamment orchestré par nos équipes.
Est-ce que l’on peut comparer le déneigement d’une piste avec le déneigement d’une voirie classique ?
Non, la comparaison n’est pas possible ! On ne peut pour des raisons évidentes de sécurité faire décoller ou atterrir un avion sur des routes recouvertes de neige ou rendues glissantes par le verglas. En voiture, lorsqu’une route est enneigée ou vergla- cée, vous réduisez votre vitesse. Dans l’aérien le problème est plus complexe puisque le décollage ou l’atterrissage d’un avion a lieu généralement à plus de 200 kilomètres/heure. Il faut donc intervenir rapidement en utilisant des moyens mécaniques et chimiques pour rendre la piste non glissante. Sur une route classique on utilise du sel (chlorure de sodium), mais il ne peut être utilisé sur les pistes car cela endommagerait les avions. On privilégie alors le formiate de potassium (liquide ou solide).
Quels sont les moyens techniques dont vous disposez à Paris-Charles de Gaulle ?
Depuis l’hiver 2010 qui avait été particulièrement rigoureux, Aéroports de Paris a considérablement renforcé son dispositif neige. C’est notamment le cas pour l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle qui comportait environ 75 engins de déneigement en 2010 contre 172 en 2013. De même, nous avons doublé nos réserves de glycol passant de 1200 M3 en 2010 à 2400 M3 en 2013 ce qui nous permet d’assurer environ 10 jours de traitement en cas de forte intensité neigeuse sur l’aéroport. Nous avons également renforcé notre parc de dégivreuses, passant de 34 en 2010 à 50 en 2013. Enfin, nous avons créé de nouvelles aires de dégivrage pour les avions. L’aéroport Paris-Charles de Gaulle en comporte aujourd’hui 20. Et pour faire fonctionner tous ces équipements, ce sont plus de 700 collaborateurs et partenaires qui sont mobilisés pour les opérations de déneigement et près de 300 pour les opérations de dégivrage. Ce sont donc au total près de 1000 salariés d’Aéroports de Paris et de nos entreprises partenaires qui œuvrent au service hivernal de Paris-Charles de Gaulle. Toute l’année ils suivent des formations spécifiques pour être prêts, le jour J à faire face à l’arrivée de la neige ou à la baisse des températures qui peut favoriser l’apparition du verglas.
Pierreantoine a commenté :
17 décembre 2013 - 18 h 56 min
Fantastique!
Vive le XXII eme siècle!!
Pt on espérer que le déneigement sera plus efficace que les deux hivers passés..?
Déjà les premiers brouillards ont fait leur apparition, et Heathrow a ouvert le bal la semaine dernière avec 200 vols annulés et LH qui envoyait dinguer ses pax.
La neige devrait suivre.. En ligne: Münich, FRA, CDG, LHR, favoris du grand bazar hivernal.
Il dt coûter trop cher de suivre les exemples de Oslo, Stockholm, et autre Helsinki.
J’attends de voir si l’opération de com sera suivie de faits, ou si par centaines, les vols verront leur horaire “modifié”; ça sonne mieux qu’annulé ds les statistiques, mais pour le pax, rien ne change, il reste en rade.
OBJECTIF a commenté :
17 décembre 2013 - 19 h 36 min
Comme quoi , il n’y a pas qu’en France où c’est le bazar quand il neige! CQFD
Amib a commenté :
17 décembre 2013 - 20 h 23 min
L’incompétence et la gabegie ne sont pas une exception française.
allons a commenté :
18 décembre 2013 - 8 h 59 min
Londres et Bruxelles fermé une semaine l’hiver dernier , CDG pas un un jour de fermeture….
Antoine a commenté :
20 décembre 2013 - 16 h 08 min
“La critique est aisée et l’art est difficile”…
Bref, il faut savoir qu’il est plus facile de traiter de la neige là où il neige sur toute une saison, que de traiter la neige là où il ne neige que quelques jours. Dans certaines régions, il est par exemple d’usage de poser des avions sur des pistes damées avec création d’une adhérence par ajout de granulats sur toute la saison hiver. Impossible à faire chez nous, où alors à des tarifs que vous n’accepteriez pas de payer.
Article intéressant de mon point de vue!
Clément a commenté :
20 décembre 2013 - 22 h 53 min
+10
GVA-ZRH777 a commenté :
17 décembre 2013 - 21 h 00 min
Symaps l’article, cela confirme un peu plus la politique du chiffre que règne. Beaucoup d’engins qui ne doivent pas faire grand chose près de 300J par ans. Pour quelques jours de neiges dans l’année je trouve ça un peu absurde. Mais changement d’époque, changement de mentalité.
Y’a aura t’il bientôt des deneigeuses anti grève aussi car je pense que ça perturbe bien plus le trafic que 3 jours de neige par hiver.
Cémencle a commenté :
18 décembre 2013 - 0 h 19 min
Pour les grèves, la seule machine efficace serait celle à refouler les c… : l’amortissement serait très rapide, mais le fonctionnement trop intensif.
Concernant les intempéries, et spécialement la neige, les années se suivent sans se ressembler. Mais il n’est pas dit que l’investissement, réparti avec le privé, ne soit pas rentable.
J’aime bien le commentaire : “Sur une route classique on utilise du sel (chlorure de sodium), mais il ne peut être utilisé sur les pistes car cela endommagerait les avions.”. Donc, pas de souci, on peut continuer à fusiller les voitures !
Anto a commenté :
20 décembre 2013 - 23 h 02 min
Bein disons que le sel est a bannir dans l’aero pour des problématiques de corrosion. Sur une voiture ca couterait juste de l’argent a l’utilisateur. Dans un avion, le sel peut faire que les mécanismes de sorties de becs/volets et même trains s’enrayent, ce qui peut être dramatique lors de phases de décollage/atterissage .. D’ailleurs c’est l’un des gros avantages du composites sur les nouveaux avions : pas de corrosion et pas de fatigue pour ne citer qu’eux ..
Pierreantoine a commenté :
17 décembre 2013 - 21 h 54 min
@gva-zrh777
Exact, mais..
Il est regrettable pour le pax que je suis de constater chaque année le peu de considération des cies envers leurs pax qui marinent des heures (9 mercredi dernier a LHR! Journée perdue, rdz vs loupés.. Etc) pour que jamais il ne soit demandé d’annulation/ remboursement qd la météo est mauvaise.
Et de fela, les cies, les plus “serieuses” n’ont purement et simplement, poliment dit: rien à faire..
Cémencle a commenté :
18 décembre 2013 - 10 h 32 min
Ceci est en effet un problème récurrent.
Les compagnies doivent assistance à leur client (si tant est que les clients n’aient pu être prévenus avant), et ceci relève de leur seule responsabilité, et tout de même de leur sens commercial.